Le Journal d’Aurore #1
Aurore, 15 ans, est en troisième. Elle se croit tantôt supérieure au reste du monde (à sa famille, surtout), tantôt se trouve monstrueuse et se compare à un rat. Elle déteste ses soeurs — surtout la petite, coupable d’être trop bonne élève, et quasi parfaite selon les adultes —, ne s’entend guère mieux avec ses parents. Au collège, chaque heure lui semble en durer mille. Elle qui a « peur de faire partie des gens intelligents et malheureux » s’amourache d’un certain Marceau (qui lui tient la main « comme un moineau mort »), puis se décrit comme la « championne du monde de la non histoire d’amour ». Avec sa meilleure amie Lola, sa relation est fluctuante : fusionnelle et passionnée, ou bien lointaine, auréolée d’un sentiment de trahison…
Drôle et tête à claques, Aurore est l’héroïne d’un roman de Marie Desplechin, qu’adapte ici Agnès Maupré (Milady de Winter, Le Chevalier d’Eon). Très vif et plaisant, le style littéraire de l’oeuvre originale est gardé : l’ado ne s’exprime pas de façon actuelle, sans pour autant adopter un ton daté ou empesé. D’un trait fin et agile, aux couleurs vives, sa dessinatrice saisit bien les humeurs de ce personnage aux émotions extrêmes et aux propos définitifs. Ce portrait de jeune fille qui se définit comme « moche et tarte » amuse et finit même par enchanter, par sa grâce piquante bien dosée.
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