Par Jun Hayami. IMHO, 18€, le 4 avril 2012.
1 volume paru sur 1 – Série terminée au Japon.

Jun Hayami a commencé le manga la même année et dans le même magazine de prépublication que Rumiko Takahashi (Ranma ½, Maison Ikkoki…)… Mais la suite des événements ne les a pas conduits sur le même chemin. Alors que le second a préféré se concentrer sur des récits mainstream, le premier s’est lancé à corps perdu dans l’underground gore et trash. Le Labyrinthe des rasoirs prouve dès les premières pages que nous avons à faire à un récit atypique, éprouvant et amoral. Au fil des dix nouvelles qui composent ce livre, le mangaka propose des scènes de violence et de sexe plus ou moins insoutenables et inavouables. Vous croiserez des nymphomanes, des violeurs, mais aussi des vierges et des psychopathes… Ces histoires dérangeantes sont accompagnées de dessins crus, lugubres et non censurés. Maîtrisant parfaitement l’art du format court, l’auteur repousse très loin les limites de l’acceptable.

Après les titres de Suehiro Maruo (La Chenille, L’île Panorama…) et Shintaro Kago (Fraction, Carnets de massacre…), IMHO continue donc de nous faire découvrir l’ero-guro avec Jun Hayami. Ce mangaka joue encore sur un autre code du genre. Ici, pas de situations oniriques ou d’incongruité, on est bien dans l’horrible réalité. Les récits, très crus et difficiles, montrent la part la plus sombre et lubrique de l’âme humaine : viols, inceste et détraqués. Le titre n’a pas été interdit en Angleterre pour rien : jouant sur le voyeurisme latent, les pulsions sexuelles et les fantasmes, Le Labyrinthe des rasoirs est à réserver à un public majeur et consentant. Les autres s’abstiendront prudemment et éprouveront peut-être même un grand soulagement.

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© Jun HAYAMI, Seirinkogeisha