Par Renaud Garreta et Fabien Nury. Dargaud,13,95€, le 7 janvier 2011.

C’est un héros devenu anti-héros. Homme droit, épris de justice, Richard Benson s’est transformé au fil des années en un exploitant pétrolier sans foi ni loi, marchant en cela sur les traces de son géniteur.

Marié et père d’une fillette, il  voit sa vie bousculée par la réapparition de son frère ennemi Calder, un truand qu’il croyait mort.

Raconté par le fidèle serviteur de Richard, la saga des Benson tient son lecteur en haleine. On plonge dans un monde de faux-semblants, on l’on trompe et est trompé à tour de bras.

Ce troisième épisode du Maître de Benson Gate épate par sa narration subtile: Fabien Nury maîtrise ses personnages, qu’il manipule en tous sens sans lourdeur. Il donne un souffle épique à ce récit familial et économique, dont le cadre est une Amérique en plein boom, où tout semble encore possible. Le dessinateur Renaud Garreta interprète avec justesse cette partition nuancée. Son trait mouvant – qui va jusqu’à parfois effacer le visage de l’insaisissable Richard – joue sur les ombres, apportant une ambiguïté adéquate à l’histoire.

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