Le Maître des crocodiles
C’est sur un petit archipel paradisiaque au large de l’île de Sumatra en Indonésie que Léo, sa femme Isabelle et leur ami Bernard débarquent. Ils sont documentaristes et militants écologiques et souhaitent démontrer que l’homme, en détruisant son environnement, se détruit lui-même, quitte à entrer en confrontation avec les locaux. Alors que le travail commence, la tragédie survint. Léo, assoiffé de vengeance, se lance alors dans une quête qui s’étale sur plusieurs décennies. Mais qui est l’ennemi ? L’homme, l’animal, la nature ?
Décor luxuriant, magnifié par le pinceau sublime de Jean-Denis Pendanx – Svoboda, Jeronimus, Abdallahi… – qui retrouve, pour l’occasion, Stéphane Piatzszek – L’Or, Ordures … – , pour une histoire grave et douloureuse, comme lors de leur premier ouvrage commun, Tsunami, à l’univers proche.
Ce qui prime avant tout ici, ce sont les couleurs magnifiques des planches de Jean-Denis Pendanx qui hissent cet album au rang de bel objet qu’on a plaisir à regarder, admirer. Les auteurs alternent des plans larges, où l’immensité des paysages s’exprime, et des cases plus restreintes, où l’action file. Dans un second temps, c’est l’histoire et le changement de ton qui s’imposent : aventure écologique, thriller métaphysique, quête vengeresse à la Moby Dick, documentaire politique… La richesse de l’album étonne tant il traduit de nombreuses idées avec une belle économie de mots. L’art de la narration dessinée s’exprime ici dans toute sa splendeur. Toutefois, l’album a peut-être un peu de mal à se terminer, à trouver une envolée à la hauteur du récit. Petit bémol qui ne gâche guère le plaisir procuré par sa lecture.
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