Le Manoir #1
Après son traitement contre le cancer, Liam est envoyé en maison de convalescence. Un endroit dont il ne sait rien, et qui va lui filer la chair de poule dès les premières minutes sur place : un manoir, sans électricité, peuplé de personnages bizarres jaillis du passé ou d’un asile de fous, et recelant nombre de mystères. Comme celui des cris nocturnes, de la porte interdite, et de l’impossibilité de sortir de l’enceinte ! Aidé par une nouvelle arrivante souffrant de terribles crises d’angoisse, Liam est bien décidé à mener l’enquête.
Adapté de la série de romans pour ados d’Évelyne Brisou-Pellen, ce Manoir se révèle d’une impressionnante efficacité. Spécialiste des adaptations (Le Clan des Ottori, Les Royaumes du Nord, Gatsby le magnifique…), Stéphane Melchior construit un scénario plein de mystères, en collant aux basques de son jeune héros, mais en prenant la juste distance d’avec lui pour insuffler le doute. Et la peur. Car au fil des pages et des rencontres surréalistes de Liam, c’est bien la terreur qui s’immisce dans sa chambre morne ou dans les couloirs infinis de la bâtisse, dans les sous-sols interdits ou dans le parc sans limite. La réussite du scénariste, ici, c’est un découpage dense mais qui laisse au lecteur (comme au héros) la possibilité d’imaginer le pire, et des dialogues concis et efficaces, proches des jeunes lecteurs. Et, au dessin, c’est un Raphaël Beuchot en pleine forme qu’on retrouve : la ligne tranchante et sans fioriture de l’auteur du Montreur d’histoires ou Avec les morts fait merveille ici, par son expressivité et son économie de moyens, toujours dans la suggestion et le mouvement. Les deux auteurs constituent donc une évidente et parfaite paire pour broder les aventures funestes de Liam parmi les spectres. Et, c’est assez rare pour le souligner, faire vraiment frémir les lecteurs !
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