Le Mari de mon frère #4
Déjà trois semaines que Mike est arrivé au Japon, bousculant ainsi le quotidien de Yaichi et de sa fille, la petite Kana. Mike Flanagan, canadien au physique d’ours, n’est autre que le mari du frère jumeau, décédé, de Yaichi. Si Kana adopte sans hésiter ce tonton canadien, Yaichi ne sait comment se comporter vis-à-vis de ce beau-frère homosexuel. Le regard et les réactions de la petite Kana vont l’y aider, permettant ainsi à tout le monde d’amorcer un travail d’acceptation et de deuil nécessaire.
Quatrième et dernier tome du Mari de mon frère, cet opus ne déroge pas à l’esprit « feel good » de la série du mangaka Gengoroh Tagame. À destination de tous les publics, c’est un manga familial que signe l’auteur, plutôt habitué aux récits hentai. Sa série aborde des questions fondamentales sur les transformations des liens familiaux, avec un ton frais, plaisant et décomplexé. Jamais caricaturale, ni gênante, avec une voix résolument positive, presque naïve, mais qui fait du bien ! Car c’est avec pédagogie que l’auteur s’attaque aux clichés tenaces présents dans notre société envers la communauté LGBTI, dans une démarche salutaire.
Si le manga est un succès – critique et public – c’est qu’il traite des sujets divers qui vont bien au-delà de la simple problématique gay : la famille monoparentale, la place de la mère, le deuil d’un être cher quand les non-dits ont pris la place du dialogue. Touchant également ces moments où Mike semble être l’incarnation, pour un adolescent qui découvre son homosexualité, de la possibilité d’une vie future épanouie et non vouée aux secrets et à la honte. C’est comme si l’arrivée de cet être doublement étranger était venu questionner chacun sur ce qu’il est et ce qu’il sera. Ce manga (dont les 4 tomes sont désormais réunis en coffret) apparaît comme donc comme un livre sociétal à mettre entre toutes les mains.
Publiez un commentaire