Le Monstre d’Einstein #1
Sous ses allures d’enfant espiègle, doué pour fabriquer toutes sortes de médicaments et remèdes, Einstein est un garçon-sorcière. Personne ne le sait, à commencer par Lerew, jeune pêcheur du village, à l’énergie communicative. Une vigueur qui va lui coûter cher : persuadé qu’il peut sauver sa communauté de la famine en allant pêcher dans une zone réputée très dangereuse, il finit par chavirer et se faire dévorer par les requins… Einstein le récupère en petits morceaux et lui insuffle à nouveau la vie : Lerew est devenu un monstre, plein de cicatrices et de difformités. Mais avec toujours un coeur pur. Enfin, c’est ce qu’il croit…
Sous des atours fantastiques et quelques saillies volontiers gores, ce conte gothique en trois tomes se révèle rapidement être une histoire d’amitié forte et singulière, entre un garçon-sorcière fatigué d’une trop longue existence, et un jeune adulte immature en quête de reconnaissance. Ensemble, ils apprennent à maîtriser leur corps et leurs capacités, à collaborer pour survivre et se fondre dans la population, et croisent différents protagonistes qui interrogent leur propre condition. Car c’est bien là le coeur de ce manga au dessin organique, tout en lignes ondulantes : qu’est-ce qui fait un être humain, son apparence corporelle ou ses intentions et son empathie ? Si les poses maniérées des héros et l’impression de répétition des différentes séquences (à chaque fois, un voyage, une installation, des rencontres…) pourront lasser à la longue, Le Monstre d’Einstein intrigue par son ton étrange et son rejet assumé de scènes d’action qui pourraient être prétexte à faire avancer l’histoire. Ici, ce sont l’ambiance et les sentiments qui priment, et c’est plutôt un bon point.
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