Par Philippe Bertrand et Jean Teulé. Delcourt, 14,95€, le 17 février 2010.

C’est un personnage haut en couleurs, terriblement romanesque. En 1663, Louis Henri de Montespan tombe sous le charme de Françoise Athénaïs de Rochechouart de Mortemart et l’épouse. Seulement, la marquise veut « des habits, des repas et des danses et des lambris et tout le diable ». Pour répondre à ses désirs, son époux part en campagne, risquant sa peau pour des fanfreluches. Et ne se doute pas que, pendant ce temps, sa dulcinée devient la favorite du Roi Soleil…

Mais Montespan ne lâche pas l’affaire: il attrape volontairement des « maladies honteuses » pour, ensuite, contaminer indirectement Louis XIV. Il ajoute des cornes à son carrosse et à son écusson, afin d’exhiber son cocufiage et l’indignité de sa compagne. Il organise les funérailles de son amour, devant témoins. Evidemment, le monarque n’apprécie guère, et cherche à faire taire cet amoureux qui ne lâche pas prise.

Adapté du roman à succès de Jean Teulé, Le Montespan est une bande dessinée tonitruante, qui égrène les coups d’éclat de son héros. Emmené par le trait gracile de Philippe Bertrand, le rythme narratif ne laisse pas de répit au lecteur, qui se retrouve un peu lassé par tant d’ardeur. Et regrette que les mêmes rebondissements n’aient pas bénéficié de quelques dizaines de pages supplémentaires, pour laisser le temps à ce récit hors normes de s’installer, de creuser et poser ses personnages.

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