Par Joël Alessandra, d’après Amin Maalouf. Casterman, 14 €, le 25 mai 2011.

Baldassare est un amoureux des livres dans la cité libanaise de Gibelet (Byblos) de 1665. Il les connaît, les chérit, et les revend à des collectionneurs. Mais un jour, alors que de plus en plus de personnes évoquent la fin du monde pour l’année suivante, il tombe sur Le Centième Nom, livre légendaire et satanique qui semble accompagner la mort dans son sillage. Il s’en débarrasse rapidement, regrette son erreur (l’ouvrage est tout de même un Graal pour tout bibliophile) puis souhaite remettre la main dessus. Commence alors un voyage dans lequel il rencontrera l’amitié, la peur et aussi l’amour…

Adaptation, prévue en trois volumes, du roman éponyme de Amin Maalouf, ce Périple trimballe ses personnages sur des terres troublées, par la corruption, l’intolérance et la misogynie. C’est évidemment aussi un parcours initiatique pour un homme qui se prend à tomber amoureux, une femme qui réapprend à aimer et des garçons qui découvrent le monde. Malgré un exotisme certain et de jolies couleurs méditerranéennes, cette fresque romanesque est un peu trop linéaire dans sa version BD, les séquences s’enchaînant assez mollement, liées par la voix off du héros narrateur. On suit alors ce voyage avec un intérêt qui s’émousse de page en page, aucun événement – même majeur – ne venant bousculer le rythme plan-plan de l’album. Une bonne histoire, un graphisme pas rigide, de belles couleurs… mais une transposition sans doute trop sage du roman. Bof…

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