Le Perroquet des Batignolles #2
Inutile de s’en cacher. Si le premier tome avait enthousiasmé, c’était d’abord par son classicisme assumé, joliment désuet et pas du tout réchauffé. On retrouve donc Oscar Moulinet, preneur de son à Radio France, toujours empêtré dans une histoire de faussaire qui semble le dépasser. Cible de coups de feu, il dérange mais doit pourtant remonter le fil de l’intrigue pour trouver trace d’un mystérieux criminel. Ajoutez à cela un enquêteur envahissant, une possible prise d’otage, une compagne à peine remise d’un événement traumatisant et l’on obtient un récit qui, malgré son ton bavard, réussit à trouver son rythme, enjoué, à mi-chemin entre l’aventure légère et une nostalgie éblouissante.
Qu’ont finalement à nous dire ces boîtes à musique en forme de canard ? Renouant avec l’intrépidité du roman-feuilleton, Stanislas nous plonge dans un Paris moderne et intrigant, investi d’une douce poésie source d’émerveillement. Héritier d’une ligne claire rappelant évidemment celle d’Hergé, Stanislas et son graphisme classieux achèvent de nous séduire. Michel Boujut, récemment décédé, accompagné de Tardi, ne pouvait aussi rêver plus bel hommage au texte de ce feuilleton radiophonique adapté en BD. La bande dessinée dite classique a donc un avenir, et son charme est agréablement désuet. Un joli paradoxe.
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