Par Pascal Rabaté. Futuropolis, 18 €, le 27 août 2009.

Alors qu’il travaille sur l’adaptation ciné de ses Petits Ruisseaux, Pascal Rabaté sort en cette rentrée un petit bijou de bande dessinée. Il retrouve un univers provincial qui lui est familier et met en scène des personnages simples et crédibles, des individus a priori banals, mais auxquels il parvient à insuffler une véritable âme. Voici donc Patrick, vendeur de farces et attrapes triste comme un jour sans pain, qui va retrouver un peu de joie de vivre auprès d’une acrobate de passage…

Sur le papier, ce scénario inspire la méfiance que suscite souvent une large part du cinéma français, spécialiste des comédies plus ou moins romantiques à base de terroir et de bons sentiments. Mais dans ce Petit Rien, il n’en est rien. Parce que Pascal Rabaté aime sincèrement ses messieurs-et-mesdames-tout-le-monde et qu’il sait composer un univers contemporain proche du lecteur (fermetures d’usine, contrôles routiers, jeux télévisés…). Mais surtout parce qu’il possède ce rare talent de conteur, qui parvient à faire naître une aventure au coin de la rue, sans avoir l’air d’y toucher. Grâce à un dessin jovial et un découpage tout en finesse, il ajoute à son petit monde une touche de fantaisie, évoquant Jacques Tati, Buster Keaton, ou même Luis Buñuel. Son album est ainsi tour à tour drôle, touchant, inventif. Unique.

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