Au commencement était le blog. L’Odieux Connard y démontait scène par scène moult navets cinématographiques avec une méchanceté jubilatoire. Une méchanceté qu’il répandit ensuite sur YouTube pour narrer les petites histoires incroyables qui constellent les guerres modernes. Le Petit Théâtre des opérations était né. Héros méconnus, faits d’armes improbables, idées génialement stupides, les sujets ne manquent pas et, grâce à Monsieur le Chien et Fluide Glacial, ils débordent à présent les frontières floues du net pour envahir le territoire souverain de la BD.

Entre documentaire et humour, l’album se picore sans déplaisir, malgré une inégalité entre les anecdotes inhérentes à l’exercice. Les chapitres s’enchaînent ainsi sans rapport direct les uns avec les autres, plus ou moins drôles, plus ou moins étonnants, plus ou moins intéressants. Le dessin tout en caricature et en détails de Monsieur le Chien fonctionne à merveille pour illustrer les recherches de l’Odieux Connard et, même quand on connaît les deux, il est difficile de dire de qui viennent les nombreux gags.

Le Petit Théâtre des opérations ne fera pas date dans le neuvième art, mais reste susceptible de retenir l’attention des férus de conflits mondiaux comme des néophytes désireux de découvrir quelques oubliés de l’Histoire, de façon légère mais documentée.