En retrouvant une jeune femme nue, assassinée, dans les rochers d’un joli site naturel, les enquêteurs de ce petit village de Suède sont désemparés. Surtout que quelques mètres plus loin, ils mettent au jours deux squelettes…

Après La Princesse de glace, voilà une nouvelle adaptation réussie d’un roman de Camilla Läckberg, sordide polar suédois autour d’une famille meurtrie par un passé glauque : un patriarche prédicateur soignant les crédules par imposition des mains, des fils forcément perturbés, une dénonciation fratricide, un suicide louche… Olivier Bocquet (La Colère de Fantômas) propose un scénario parfaitement huilé aux dialogues efficaces et crédibles, délivrant les bonnes infos au bon moment, alternant sans forcer les séquences entre les nombreux personnages différents. Et maîtrise même les longues scènes de conversations téléphoniques, pourtant souvent ennuyeuses, un talent rare ! Dès lors, il réussit à plutôt bien développer ses personnages, notamment l’enquêteur principal, compagnon d’Erica, héroïne du premier opus et ici doté d’un second rôle. L’observation attentive et empathiques de ces protagonistes est aussi à mettre au crédit de Léonie Bischoff, dont l’aisance graphique s’affirme album après album. Ses décors sont discrets et précis, toujours mis au service des hommes et femmes qui peuplent ses cases, aux expressions justes et subtiles. Et les couleurs de Sophie Dumas achèvent d’illuminer l’ensemble. Alors, même si l’intrigue de ce volume n’est pas complètement renversante, l’adaptation en bande dessinée est tout simplement excellente.