Le titre ne ment pas. Ici, ce sont les humains, colonisés par des extraterrestres puissants et retors, qui fomentent leur révolution. Pour sa nouvelle série, Hugues Micol (Le Chien dans la vallée de Chambara, Bonneval Pacha…) propose un récit assez classique de révolte populaire face à l’oppresseur, avec ses leaders de terrain ne voulant pas risquer directement leur vie, ses poètes galvanisant les foules, et ses soldats courageux n’hésitant à monter au feu.

Bien entendu, seul le fond de l’intrigue est classique, convoquant l’Histoire plus ou moins récente des révolutions populaires. Car en échafaudant un décor de science-fiction chatoyant et plein de surprises, Hugues Micol emporte immédiatement l’adhésion. Ainsi, malgré une certaine distance vis-à-vis de ses personnages, on a envie de partir tout de suite arme au poing à leurs côtés, arpenter une ville aux couleurs magnifiques qui cache derrière ses murs la violence quotidienne et le racisme ordinaire. Souffle de l’aventure, réflexion politique et graphisme éclatant, Le Printemps humain confirme tout le talent d’un auteur qui, du récit de samouraï au western fantastique, n’en finit pas de se renouveler et d’explorer des territoires inédits. Tant mieux pour nous.