Depuis que Manu Larssinet est venu s’installer aux Ravenelles, de l’eau a coulé sous les ponts. Mariette attend un deuxième enfant, la Mortemont envoie maintenant des émojis (incompréhensibles) par textos et Loupiot, l’épicier, se révèle être médium. Mais certaines choses ne changent pas. Larssinet a toujours de grandes questions existentielles, qu’il explore avec l’ermite, et du mal à concilier son statut d’artiste avec sa vie de famille. Heureusement, son vieux pote Ferri en termine avec Astérix… C’est l’occasion de refaire un album ensemble !

Onze ans après le tome 5, Les Révolutions, Le Retour à la Terre revient, et c’est avec un franc plaisir qu’on retrouve la fine équipe de Jean-Yves Ferri et Manu Larcenet. La formule originale d’un compère racontant la vie de l’autre, en se moquant gentiment de lui, n’a pas pris une ride – au contraire, même. Plus encore que dans les précédents tomes, Ferri et Larcenet déploient un univers d’une belle légèreté, clair et drôle. Ils font avancer le récit tout en douceur, en ellipses et en délicatesse, avec un savoir-faire discret qui n’en est pas moins bluffant. Et Larcenet, au dessin, fait évoluer son trait en raffinant des tableaux sur des demi-pages qui se révèlent très esthétiques. Les deux compères se sont à l’évidence fait un vrai plaisir à refaire un album, et c’est communicatif. Un petit régal.