Le Rouge vous va si bien
par Lucie Durbiano. Gallimard, 16 €, le 17 janvier.
Ne vous fiez pas à son trait naïf, nappé de couleurs vives, ni aux grands yeux innocents de ses personnages. Les histoires de Lucie Durbiano ne sont pas destinées aux bambins. Au fil de sept courts récits, elle explore les errements du cœur. Dans Le Rouge vous va si bien, entrée en matière qui donne son nom à l’album, l’auteure met en scène un mignon chaperon rouge, amouraché d’un loup. La relation platonique devient bientôt sexuelle, l’acte sensuel étant pudiquement éclipsé par un oiseau perché sur une branche. Dans Samuel, des teintes pastel donnent un côté « soap opera » à la querelle de deux hommes, qui viennent de s’aimer dans une chambre baroque. Pour clore la discussion, l’un part à la chasse et l’autre à la guerre. Le lecteur vient d’assister à une prise de bec entre un souverain et l’un de ses mignons. Qu’elle mette en scène le délitement d’un couple (FarWest) ou la capture d’Alice – à cause du lapin qu’elle suit – par des pirates (Lapin Lapin), Lucie Durbiano fait montre d’une belle pétillance. Avec La Complainte de l’escargot, dont le héros gastéropode meurt d’amour pour une statue, elle réussit même à émouvoir, grâce à un sens poétique jamais nunuche.
Laurence Le Saux
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