Le Salon ***
Par Nick Bertozzi. Cambourakis, 22 €, décembre 2012.
Paris, 1907. Picasso et Matisse se dénigrent mutuellement tant qu’ils peuvent, tandis que Gertrude et Leo Stein aident une nouvelle génération d’artistes à éclore.
Ce petit monde bouillonnant se met à trembler : une créature bleue assassine arrache littéralement la tête d’artistes, et la police piétine. La petite bande couvée par les Stein se met alors à enquêter, pour éviter elle-même de se faire trucider. L’enquête rapproche deux étoiles montante de la peinture aux caractères fort différents, Georges Braque et Pablo Picasso…
A l’image de ses sujets principaux, ce Salon se montre excentrique et enthousiasmant. Au fil de scènes relativement courtes, entrecoupés de croquis de rues ou toits parisiens, l’Américain Nick Bertozzi embarque ses lecteurs dans une enquête un peu folle, tout à fait fantastique. Où une absinthe bleue permet d’entrer dans les tableaux et d’user à sa guise des personnages. Pis encore, la liqueur a fait de Gauguin et de l’une de ses égéries des monstres.
Expressif, ferme et coloré, le trait de l’auteur ressuscite de façon vivante et très personnelle des dieux du pinceau. A la fois polar, fantaisie burlesque et lâchée (parfois un peu trop, au risque de virer au fouillis), son album est aussi une exploration passionnante d’un moment charnière, amorce du cubisme. Qui vit Braque et Picasso s’allier pour trouver la manière de représenter « la figure dans son intégralité, avec ses trois dimensions ».
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