Le Serpent d’eau
Adolescente fine aux longs cheveux noirs, Mila nage paisiblement dans une rivière à quelques kilomètres de la ville, quand elle rencontre Agnès, une fille de son âge un peu bizarre. Ensemble, elles vont faire des bêtises (voler leur pique-nique à des badauds), et se sentir irrémédiablement attirées l’une par l’autre. Mais quand un horrible poulpe noir sort de la bouche d’Agnès, la véritable identité de la jeune femme se fait jour…
Après Le Cadavre et le sofa, Nocturno ou Doomboy, Tony Sandoval, auteur fétiche des éditions Paquet, continue d’explorer les rêves et angoisses des adolescents. Avec ici moins de rock’n’roll que d’habitude, mais toujours un tropisme pour le fantastique. Le Serpent d’eau prend ainsi les allures d’un conte mi-initiatique mi-aquatique, ou comment une jeune femme solitaire va prendre confiance en elle et assumer ses sentiments, à travers une sanglante bataille pour délivrer son amie d’une malédiction. La frontière entre rêve et réalité se fait de plus en plus ténue au fil des pages, et l‘on se laisse facilement emporter dans ce tourbillon onirique à tendance gothique, notamment grâce à la puissance d’évocation du dessin, cartoon quasi dépressif mais ultra expressif. Illustrateur hors pair, Sandoval offre régulièrement des pleines pages à ses lecteurs, quitte à faire flancher le rythme de son intrigue, et à précipiter un peu la fin. Qu’importe, l’immersion est réussie et les images, entêtantes et envoûtantes, restent longtemps dans la tête.
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