Le Songe du corbeau
Koji reçoit une lettre anonyme. À l’intérieur, ni mot, ni lettre, juste un corbeau noir en origami. Remontent alors les souvenirs et les cauchemars de l’enfance. Quand il habitait une maison avec d’autres enfants, cloîtrés, surveillés par un monstre aux allures de peluche géante. Passé et présent se mélangent, et voilà Koji à la recherche d’un prédateur d’enfants…
Auteurs de l’envoûtant La Fête des morts, le duo d’auteurs signant sous le nom d’Atelier Sentô invite ici à un nouveau récit hypnotique, où la frontière entre le réel, le rêve et les souvenirs s’estompe page après page, jusqu’à s’effacer presque entièrement. Un peu comme chez David Lynch, de Twin Peaks à Lost Highway, le héros se démène à travers sa mémoire abîmée et déformée pour trouver les solutions à son traumatisme présent. À la fois victime et enquêteur, potentiel bourreau ou lâche témoin. Ce n’est pas toujours facile à suivre, mais si on accepte de s’y perdre, cette histoire est suffisamment forte et impressionnante, pour qu’elle reste en tête longtemps. Les aquarelles délicates et douloureuses de M. C. Alberto donnent corps à ce cauchemar éveillé, comme si les dessins d’enfants prenaient vie pour hurler leur peur du Mal incarné. Un thriller fantastique déstabilisant.
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