Le Spécimen
Dans une prison-hôpital au fin fond de la Sibérie, le Dr Irina Danko tripote le cerveau de condamnés à mort, pour le compte d’un consortium international de recherche médicale. Mais un jour, le cadavre fraîchement zigouillé est remplacé par un autre homme. Vivant celui-là. Et qui semble posséder d’étranges pouvoirs sur les appareils électriques ou même sur les rêves d’Irina. Qui est-il ? D’où vient-il? Et surtout que veut-il ?
Ce one-shot fantastique souffle le chaud et le froid tout au long de ses 126 pages. D’abord, il intrigue, par l’apparition quasi angélique de cet homme qui ne veut pas qu’on l’approche, mais qui semble sonder les âmes. Ensuite, il déstabilise : l’irruption de séquences ultra-violentes et l’accumulation de scènes de rêve kitsch coupent le fil ténu du récit et perdent, à dessein bien entendu, le lecteur. Enfin, il lasse, par le rythme monotone des interrogatoires d’un inconnu éthéré par une héroïne palotte : qu’elle semble lointaine la tension extrême entre Hannibal Lecter et Clarice Starling dans Le Silence des agneaux, modèle du genre ! On finit donc s’ennuyer ferme jusqu’à la révélation finale, même au niveau graphique, car si le style réaliste froid de Julien Ribas colle à l’intrigue, il est d’un niveau inégal selon les séquences. Quand à la conclusion, censée être renversante, elle est tellement fumeuse qu’on a la pénible impression d’avoir perdu son temps devant ce drôle de Spécimen.
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