Lirey, 1357. Lucie a décidé de vouer sa vie à Dieu, et aux pauvres. Mais dans cette petite commune de l’Aube moyenâgeuse, la fraîche jeune femme est au centre de toutes les attentions: celle de son cousin Henri, évêque de Troyes, qui espère la convaincre de renoncer à ses voeux, sans lui avouer qu’il est secrètement amoureux d’elle. De son côté, Thomas, prieur de retour de Jérusalem avec, dans ses bagages, un morceau de la vraie croix, voit bientôt en cette lumineuse pucelle une aide précieuse pour accomplir son grand dessein: faire bâtir une abbatiale qui abritera la sainte relique.

Spécialistes de l’histoire des religions, l’écrivain Gérard Mordillat et le cinéaste Jérôme Prieur réalisent ici leur première bande dessinée. Ce premier tome (sur trois) revient aux origines du Suaire de Turin, artefact mystérieux dont les débats sur la provenance n’ont cessé d’animer l’Eglise catholique. Entre brutalité, passions et faux-semblants, l’intrigue se noue au sein de ce trio tourmenté, et se déploie sous le dessin virtuose d’Éric Liberge. Son trait précis et ses gris aquarellés dépeignent avec application la cruauté et la bestialité des scènes médiévales, avec des tableaux architecturaux particulièrement réussis.

Entre Passion et passions, la future trilogie se focalisera sur les mêmes personnages, transportés en d’autres temps, et d’autre lieux, et toujours autour de ce sacré morceau de drap, autant convoité que controversé.