Le Trop Grand Vide d'Alphonse Tabouret ***
Par Jérôme d’Aviau, Sibylline et Capucine. Ankama, le 9 septembre 2010.
C’est l’histoire d’un petit bonhomme qui naît dans une forêt et est vite lâché par le Monsieur, sa grande figure tutélaire qui n’aime pas trop ses sautes d’humeur. Notre petit Alphonse va alors parcourir les bois, se prenant d’amitié pour son reflet dans une mare, cédant aux moindres caprices d’une grande fille, inventant de nouvelles façons de s’amuser, rencontrant des personnages curieux ou pleurnichards, et peut-être même l’âme soeur, qui sait ? C’est l’histoire d’un petit garçon qui devient grand.
Conte initiatique et poétique, ce nouvel album de Sibylline séduit d’abord par l’humour de son texte, joliment lettré par Capucine et souvent simplement présenté sous les images. Jouant avec le langage comme un enfant qui s’imagine des milliers de choses en entendant des mots qu’il ne connaît pas, l’auteure de Premières Fois enchaîne les séquences tendres et plus inquiétantes. On sourit, on angoisse, on s’énerve, on vit avec ce bonhomme tout rond qui apprend à exister. Et surtout, on se réjouit du ton mignon mais pas gnangnan, malin et sucré mais pas édulcoré, qui baigne l’album. Les images de Jérôme d’Aviau répondent à merveille au texte, dans un style très sobre et plein d’émotions. Si sa ligne fluide évoque parfois celle de Lewis Trondheim, son usage fin des ombres et son expressivité cartoonesque sont très personnelles et font mouche. On regrette néanmoins la longueur du livre qui, s’il est avalé d’une traite, risque de lasser un peu. Une certaine concision aurait rendu l’ensemble encore plus puissant. Mais l’essentiel est là : une vraie originalité, dans le fond comme dans la forme.
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