Le Tueur aux mangas #1 °
Par Christian Lamquet et Yann Le Pennetier. Casterman, 12,95 €, le 20 septembre 2012.
Alors qu’elle déambule dans un parc bruxellois, Zoé découvre un tronc humain sur lequel est inscrit un texte en japonais. La jeune fille décide de résoudre l’affaire avec ses amis plutôt que de s’adresser à la police. Une histoire inspirée d’un vrai fait divers qui avait secoué la capitale belge en 2007, où des fans de mangas avaient mis en scène un meurtre.
La mention « inspiré d’un fait réel » n’est décidément pas gage de qualité. Le scénariste Yann Le Pennetier prend un gros risque en choisissant un modèle archi vu et lu (la bande d’adolescents férus d’enquêtes policières qui décident d’élucider un mystère) et se prend les pieds dans le tapis. La mise en scène est poussive et le rythme absent. Difficile alors de rendre crédible une histoire qui n’est pas portée non plus par ses personnages. On peine à identifier ces jeunes et à comprendre leurs motivations ou leurs sentiments. Les seuls protagonistes dont les caractères ont été (en apparence) un peu développés ne le sont que par une bonne dose de caricature: le geek, la rebelle, l’obsédé et une enquêtrice entourée de bras cassés à l’humour gras… Cerise sur le gâteau, les dialogues qui se veulent jeunes frôlent régulièrement le ridicule et la vulgarité gratuite.
Le dessin ne sauve pas ce tome du naufrage. Christian Lamquet semble avoir privilégié les détails de Bruxelles au détriment (lui aussi) des personnages. Les visages sans expressions portés par un style trop réaliste pour ce genre de récit renforcent la cruelle absence de personnalité des héros. Un album qui finit par être horripilant comme peut l’être un adolescent. Yann nous avait habitués à mieux.
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