Le Voile des ténèbres **
Par Gabriel Hernandez et El Torres. Atlantic BD, 12,95 €, le 27 mai 2013.
Après une histoire de fantômes japonais (Aokigahara, la forêt des suicidés), le duo Torres-Hernandez reste dans le bien glauque et les revenants avec ce Voile des ténèbres. Dans une veine plus proche de Lovecraft que de The Ring, et fort d’un graphisme crayonné à fleur de peau, chargé de textures et matière superbes, les auteurs mettent en scène Chris, une jeune femme plus ou moins détective privé, capable de converser avec des fantômes. Mais ce don est en réalité une malédiction, car les âmes errantes ne la laissent jamais en paix. Surtout quand elle retourne dans la petite ville de sa jeunesse, terre d’ombres et de mauvais souvenirs, hantés par des hordes d’esprits perdus…
Démarrant dans une ambiance de polar fantastique dynamique, alternant avec intelligence séquences terrifiantes, moments intimes et dose bienvenue d’humour, ce one-shot glisse ensuite sur la pente du cauchemar halluciné. Pour se noyer parfois sous un déluge d’images dégoulinantes et redondantes. L’histoire n’avance pas, les pistes suggérées ne sont pas exploitées, les explications pas vraiment fascinantes… Et c’est frustrant, car tous les ingrédients sont là pour proposer un bon comics horrifique : une héroïne fragile, un ville flippante, une prise de risque dans le choix d’un récit fantastique à l’ancienne, un graphisme parfaitement adapté à l’univers. Mais le résultat est trop confus et manque de fluidité pour emballer totalement. Peut mieux faire, donc.
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