Le Voleur de souhaits
Parfois, les bons albums tiennent sur leur excellente idée de départ. Mais il faut que celle-ci soit suffisamment forte pour tenir la longueur. C’est le cas ici : un garçon possède le don d’enfermer dans un bocal l’image du désir profond de chaque individu qu’il croise, à condition que ce dernier éternue et réponde à la formule malignement dévoyée « à mes souhaits ». Cela marche à tous les coups… sauf avec la renfrognée Calliope. Mais pourquoi ?
À la limite entre le conte illustré et la bande dessinée, ce Voleur de souhaits est avant tout destiné aux enfants, mais gageons que nombre d’adultes tomberont sous son charme certain (franchement feel good, comme on dit aujourd’hui). Car, encore une fois, l’idée de départ est tout simplement brillante et, si les lecteurs les plus malins anticiperont assez vite l’issue, l’enchaînement des séquences est intelligent et sobre, et la conclusion mignonne et pas bête. C’est aussi l’occasion de profiter du trait lumineux et extrêmement expressif de Bertrand Gatignol, dans un registre moins sombre que Les Ogres-Dieux. Un petit bonbon illustré rapidement avalé, mais avec une sincère délectation. Et qu’on aura aucun mal à lire et relire encore à tous les enfants qui le demanderont.
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