Le Voyage du Commodore Anson
Le roi d’Angleterre George II souhaite, dans sa guerre contre l’Espagne, maîtriser les mers. Pour ce faire, en 1740, le Commodore Anson, à la tête de huit navires et de 2000 hommes, est envoyé dans les mers d’Amérique du Sud pour aller capturer le Galion Royal ibère, dont les cales sont remplies de trésors. Sait-il que ce périple durera quatre ans et l’emmènera à passer le cap Horn et le cap de Bonne Espérance, ainsi qu’à faire le tour du monde ?
Christian Perrissin – Kongo, Geisha, Une vie – a réalisé un travail historique précis, en écrivant son scénario à l’aide de trois récits : celui du chapelain Walter, celui du lieutenant Saumarez, ainsi que de l’unique biographie réalisée sur George Anson. L’auteur relève la gageure de synthétiser cette épopée tout en gardant son rythme et son souffle. C’est d’autant plus réussi que Christian Perrissin échappe au piège du récit historique vu d’en-haut, vu du point de vue des grands, en s’intéressant surtout aux petits qui composent le corps expéditionnaire et en faisant connaître cet illustre inconnu qu’est Anson.
Aux pinceaux, Matthieu Blanchin retrouve Christian Perrissin après Martha Jane Canary, sur un nouveau récit historique empreint d’humanité. Le dessinateur alterne des pages contemplatives, qui permettent une immersion visuelle chatoyante dans un univers exotique et coloré, et des cases où le mouvement et l’action accélèrent la lecture, et où le trait qui file, s’attache plus au mouvement qu’au réalisme des personnages en évitant, par là même, de figer dans la naphtaline ces hommes en perruques.
Une BD colossale, réalisée en quatre ans : autant de temps qu’il aura fallu à Anson pour faire le tour du monde et mener à bien son expédition !
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