L’Échappée belle
Attention couverture trompeuse : si vous êtes allergique aux chevaux et aux livres sur les chevaux, ne fuyez pas au loin ! Car, certes, ce one-shot américain se déroule pour partie dans le milieu des centres équestres, mais ses thèmes principaux sont bien l’amitié et l’affirmation de soi, et non pas le mode d’emploi de la parfaite cavalière. On suit ainsi Victoria, cheveux bleus et mine taciturne, qui s’inscrit dans un modeste club d’équitation, alors qu’elle a été formée dans un autre, bien plus huppé. Un établissement qu’elle a quitté après une brouille profonde avec sa meilleure amie, dont les finances et les objectifs en matière de cheval étaient bien trop élevés pour Victoria. Mais se faire de nouveaux amis n’est pas si simple : entre quiproquos et jalousie, elle va avoir du mal à intégrer le petit trio du club composé de Norrie, Hazel et Sam. Mais une passion commune pour une vieille série télé de SF va tout changer…
Après Tempête au haras et Un concours plein d’obstacles!, les éditions Rue de Sèvres proposent une nouvel album très réussi prenant pour décor le monde de l’équitation, mais qui va bien au-delà des concours de dressage. Ici, en effet, l’autrice de La Cité sans nom brode une histoire adolescente très convaincante, autour de la difficulté des relations amicales et de l’importance de se dire sincèrement les choses. Avouer et assumer ses passions, savoir exprimer ses doutes et ses colères, s’entraider coûte que coûte, voilà les enseignements forts professés par cette épaisse bande dessinée, mais de manière subtile et enthousiaste. Faith Erin Hicks sait, en effet, faire parler ses jeunes personnages (excellente traduction, comme toujours, de Fanny Soubiran) et leur offrir une vision positive, malgré les galères et les discriminations dont ils peuvent souffrir. Avec un dessin limpide, précis, et une mise en couleur chaleureuse, cette Échappée belle fait souffler un vent frais dans la BD ado.
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