Par Christian Lax. Futuropolis, 16€, le 13 septembre 2012.

Coureur cycliste affûté, Sam Ancelin s’entraîne au Vel’ d’Hiv’ à Paris. Tandis que son frère Eddie, légèrement handicapé, se pique d’écriture et rêve de devenir journaliste. Mais nous sommes à Paris, en 1940, et l’Occupation allemande va les entraîner dans un tourbillon tragique.

Il ne lâche décidément pas le vélo. Christian Lax, auteur de L’Aigle sans orteils et Pain d’alouette, retrouve son violon d’Ingres. Mais lui offre cette fois une nouvelle dimension, plus historique et intime. En s’affranchissant d’une technique et d’un contexte spécialisé qui le fascine, il se centre sur un drame familial — décidée à sauver les Juifs, la mère de Sam et Eddie est raflée, tandis que leur père, un médecin ambigu, fraie avec les Allemands. Utilisant comme théâtres Paris et le tristement célèbre Vélodrome d’hiver, l’auteur peint à petites touches des personnages complexes, émouvants. D’un classicisme un brin nostalgique, son trait oscille entre douceur et rugosité. Il sert un découpage au cordeau, un récit parfaitement orchestré qui, pudiquement, mène son lecteur vers toujours plus de noirceur. Et, in fine, étreint savamment le coeur.

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