Leftstar a un souci, un gros souci : il n’a plus accès au monde qu’il était en train de créer, dans un univers virtuel foisonnant. Manquant de sommeil autant que de confiance en lui, il va se laisser guider par une chauve-souris géante pour trouver la source de son problème. Sans imaginer ce qu’il va découvrir…

Voilà un album étrange, tant dans sa narration déliée que dans son graphisme aérien. Dans un grand format cartonné, on trouve en effet un style de dessin fusionnant élégamment l’expressivité des mangas, l’efficacité du roman graphique ado américain, la concision littéraire européenne, le tout avec une patine monochrome – sépia, gris ou bleuté – qui lui confère un aspect hors du temps et de la pesanteur. Ce choix colle bien à l’histoire, un voyage aussi fantaisiste qu’introspectif, traitant des chemins tortueux de la création et de l’importance (vitale !) de croire en ses projets pour les mener à bien. Une petite bouffée d’air frais, même anecdotique, dans un paysage BD parfois trop normé, ça fait du bien parfois.