Par Didier Cassegrain et Christophe Arleston. Soleil, 13,95 €, le 25 mai 2011.

Une cité maritime est frappée la nuit par des gargouilles : ces superbes ornements de façade quittent leur forme de pierre pour aller dévorer palais et bâtiments. Mais comment faire pour s’en débarrasser, dans cette ville sans magie du monde de Troy ? Un barbare musculeux qui a le rythme dans la peau a peut-être une solution…

Cette transposition du conte du Joueur de flûte de Hamelin dans l’univers de Troy est une jolie réussite, sans doute un des tout meilleur album de la série des Légendes. Car il instille un parti-pris coquin et plus adulte dans le monde fantasy et tous publics imaginé par Arleston. En effet, son héros, grâce à ses tambours, attire les gargouilles dans ses filets, mais aussi les jeunes femmes de la cité, superbes créatures en évident manque de sexe. Il satisfait ainsi les intérêts des politiques locaux et les appétits lubriques de leurs filles… et assouvit une délicieuse vengeance en fin d’album. Didier Cassegrain (pilier du label Série B chez Delcourt, et dessinateur de Code McCallum) s’en donne à coeur joie, dans la catégorie des jolies filles en petite tenue, sans négliger les décors et les scènes d’action. Son travail sur la couleur est d’ailleurs épatant, tout en nuances d’aplats et en contrastes. À L’Heure de la gargouille, tout le monde devrait se mettre à table.

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