L’Enfance d’Alan ****
Par Emmanuel Guibert. L’Association, 19€, septembre 2012.
Dans La Guerre d’Alan, superbe trilogie publiée entre 2000 et 2008, il restituait un pan de l’existence d’Alan Cope, Américain parti en Europe à 20 ans en pleine Seconde Guerre mondiale, pour libérer la France.
Emmanuel Guibert ravive cette fois l’enfance de son ami, rencontré par hasard sur l’île de Ré en 1994, décédé cinq ans plus tard — le temps toutefois de bâtir une relation riche et artistiquement féconde. Raconté à la première personne, toujours auréolé d’une grande pudeur, le récit mêle anecdotes ultra pratiques (une crème glacée tombée d’un cornet, une comptine du jardin d’enfants), réflexions intimes (l’interdiction de l’onanisme) et traumas à grande échelle (la crise économique de 1929, le décès prématuré et infiniment culpabilisant de la mère du sujet). Avec une admirable précision, Alan Cope y développe de jeunes années passées en Californie du Sud, des « souvenirs d’enchantement de [s]on pays avant la guerre ». Au service de sa mémoire, Emmanuel Guibert dessine ces moments choisis avec une grâce infinie, passant de couleurs éclatantes (en introduction) à un noir et blanc minimaliste éminemment élégant. Métamorphosant très adroitement des mots surgis du passé en odeurs, paysages et sensations.
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« le décès prématuré et infiniment culpabilisant de la mort du sujet » Y a un binz dans ce bout de phrase, non ?
A part ça, j’ai hâte de lire ce livre. Alan raconte aussi bien que Guibert dessine…
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