L’Enfant et le Maudit – Cher journal
Onze volumes durant, on en a vécu des histoires aux côtés de Sheeva et du Professeur. Cette Enfant et ce Maudit, on a appris à les connaître, à les apprivoiser, à les chérir au fil de leurs échanges, de leur quotidien. Mais aussi au gré des rencontres malencontreuses et des événements difficiles qu’ils ont traversés. Il y a eu des moments de joie, d’intense bonheur, de plénitude, mais aussi d’autres plus difficiles, voire tragiques. Avec ce recueil d’histoires courtes interstitielles, Nagabe nous fait vivre de derniers instants emplis de simplicité.
Le temps de 7 chapitres, le mangaka reprend la plume pour conter des moments de vie commune entre ces deux êtres qui n’ont pas été épargnés par l’existence. Morceaux de poésie brute, chacun de ces moments volés à leur quotidien laisse une large place au temps qui passe, à l’anecdotique, au plaisir d’être ensemble, de partager. De vivre et profiter des petites choses de la vie, tout simplement. S’il est impossible de réellement savoir quand se déroule tel ou tel épisode par rapport à la trame principale de la série, il est agréable de profiter de ces petits riens avec eux.
Quelle merveilleuse manière de dire au revoir à ces deux personnages si attachants! Même s’il déroge à la règle de base de leur relation, ce dernier opus ne trahit pas et nous fait vivre de beaux et doux moments de complicité. Le coup de feutre de Nagabe rappelle ô combien son trait est unique, tout comme son traitement de l’espace et des silences. Ses planches méticuleuses et feutrées laissent beaucoup de place à l’œil et l’agencement de celles-ci n’est pas sans rappeler les plans, le découpage et la mise en scène élégante de Minetarō Mochizuki dans Chiisakobé.
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