Léonard 2 Vinci
Dans un futur très très lointain, l’Humanité erre dans l’espace, pourchassée par des hordes guerrières d’extraterrestres qui ont juré sa fin. Pour tenter de les contrer, les derniers survivants ont décidé de fouiller le passé et de faire renaître le plus grand génie de l’Histoire, pour qu’il conçoive un plan de riposte. Ce génie, c’est Léonard de Vinci. Cloné grâce à une empreinte digitale récupérée sur un tableau du Louvre.
Stéphane Levallois avait déjà signé une BD fantastique autour du musée d’Orsay (Les Disparues d’Orsay). Il arpente cette fois Le Louvre, à l’occasion de l’exposition événement des oeuvres dessinées et peintes de Léonard de Vinci, en proposant non pas une biographie du génie italien, mais bien une évocation de ses travaux et de ses relations aux décideurs de son temps. Et ce, voilà l’originalité, à travers un conte de science-fiction, en directe référence au cinéma de Ridley Scott (Alien, Prometheus). Une idée scénaristique audacieuse, que l’auteur mène jusqu’au bout, dans un maelström plastique de toute beauté. C’est bien là le point fort de cet album grand format : la virtuosité graphique de Stéphane Levallois, qui joue avec les techniques de Léonard – esquisses sépia, clair-obscur inquiétant, jeux de regard profonds, précision anatomique et géométrique – qu’il confronte à sa propre grammaire visuelle, d’encre vibrante. On en prend plein les yeux. Mais, car il y a un mais, c’est l’histoire qui tourne rapidement à vide. En effet, elle semble bien anecdotique et trop vite résolue cette saga de fin du monde humain, avec ses extraterrestres hideux et désincarnés, et ses intelligences artificielles mollassonnes. Et le texte, éthéré et lapidaire, n’aide pas à l’immersion dans ce récit franchement perché. Il reste alors le plaisir des yeux. Mais en BD, ça ne fait pas tout.
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