L’époustouflant défi de Marc-Antoine Mathieu
S’il est un auteur qui ne se repose pas sur ses lauriers, c’est bien lui. Marc-Antoine Mathieu, 52 ans, vient de publier chez Delcourt 3 secondes, un projet à la fois papier et numérique un peu fou, dans lequel il place le lecteur dans « la peau » d’un photon, une particule de lumière qui se déplace à 300 000 km/s, dans le reflet d’un reflet d’un reflet… Un polar ludique en forme de zoom continu au ralenti dans une ville, un avion, et jusqu’à la Lune, avec pour trame de fond un scandale dans le monde du football. Rencontre avec le concepteur d’un projet résolument original et minutieusement réalisé, un des meilleurs albums de l’année.
Qu’y a-t-il au départ de 3 secondes: une idée de livre ou un projet numérique ?
Avant tout, il y a cette idée de zoom continu. Ensuite, lors d’un festival de Bastia, Lewis Trondheim m’avait montré son strip pour iPhone, Bludzee, sachant que je m’intéressais aux différents supports et modes de narration dessinée. Effectivement, l’idée d’une « BD » numérique me plaisait et je me suis rapproché d’Aquafadas [producteur de la version numérique de Bludzee]. Mais au même moment, Yannick Lejeune [fondateur du Festiblog] a rejoint l’équipe de Guy Delcourt, mon éditeur, pour réfléchir à ces questions de BD sur écrans. Et c’est naturellement que nous nous sommes lancés tous les trois dans le projet 3 secondes.
Mais au final, il y a un livre ET une version numérique, accessible via un code présent dans la BD.
Pendant la conception du projet, j’ai commencé à mettre mes dessins côte à côte, et je me suis aperçu qu’un format livre permettrait d’avoir une expérience de lecture différente de celle du tunnel graphique qui devait constituer la version numérique. Avec le livre, on peut prendre son temps, revenir en arrière, comparer… On pourrait aussi imaginer une troisième version sous forme d’exposition, avec un indice de grossissement différent, pour se focaliser sur d’autres détails.
Financièrement, une version exclusivement numérique était aussi un pari risqué.
Peut-être, mais de toute façon, 3 secondes fait partie de ces projets dans lesquels on fonce sans réfléchir à un quelconque mode de financement. La version numérique est au final un objet hybride entre BD et animation – il va d’ailleurs falloir lui trouver un nom – et dont le site-support sera doté d’un forum où l’on pourra donner des pistes de réflexion. Un éditeur comme Guy Delcourt peut se permettre d’investir dans ces travaux de recherche, comme un constructeur automobile investit dans des concept cars. C’est toute la tâche de Yannick Lejeune de réfléchir à ce que pourrait être la BD demain, ou après-demain, ainsi que son modèle de développement.
Comment avez-vous construit votre récit ?
Contrairement à mon habitude, j’ai démarré 3 secondes avec de simples images; l’histoire est venue par la suite. Je suis parti d’une image d’un appartement, dans lequel une personne en pointe une autre avec une arme, mais cela ne pourrait être qu’un faux-semblant… Ensuite, la construction a été davantage d’ordre architectural que littéraire : j’ai préparé des schémas, des plans, j’ai calculé des indices de réflexion, des angles, dans l’objectif d’être juste dans la structure. J’ai créé de manière différente, et cela m’a beaucoup plu. Surtout que plus j’avançais dans le récit, plus je découvrais des angles morts, des ellipses, des choses nouvelles qui me surprenaient.
Vous n’aviez pas alors le fond de l’intrigue ?
Non, l’histoire de scandale dans le milieu du foot est arrivée un peu par hasard… Je voulais une sorte de polar, pour rester dans un esprit ludique, et il fallait qu’il se déroule la nuit (ce qui est le cas avec les matches de foot): j’avais en effet besoin d’aller jusqu’à la Lune, car comme il fallait que mon histoire dure au moins 3 secondes pour qu’il se passe quelque chose, il fallait donc parcourir 900 000 kilomètres, soit un aller-retour Terre-Lune.
Quelle a été la plus grande difficulté dans ce projet un peu fou ?
Il fallait trouver le bon indice de grossissement entre les cases pour ne pas être ennuyeux. Je voulais vraiment conserver un aspect amusant, afin que le lecteur scrute les détails et se fasse sa propre histoire. Car il y a ici un paradoxe : le lecteur est acteur puisqu’il cherche à comprendre les tenants et aboutissants de ce qu’il voit, et en même temps, il est prisonnier de mon tunnel graphique. Dès lors, il se passe quelque chose de très intéressant sur le plan cérébral.
Avez-vous craint, en réalisant l’album, de découvrir une faille dans votre système de zoom en ligne droite ?
Non, jamais. Les seules interrogations que j’ai sont celles qui resurgissent à chaque nouvelle bande dessinée : est-ce que le lecteur va me suivre ? Est-ce qu’il ne va pas trouver que j’en fais trop ?
Quels sont vos projets ?
Je m’attaque à un nouveau Julius-Corentin Acquefacques, intitulé Le Décalage. Il pourrait paraître fin 2012 ou début 2013. Soit environ 8 ans après le dernier en date… Le temps passe vite et la bande dessinée est dans une telle logique d’écrasement mémoriel, avec plein d’excellents nouveaux albums qui prennent la place des précédents… Ça fait un peu bizarre.
Propos recueillis par Benjamin Roure
________________________
3 secondes.
Par Marc-Antoine Mathieu.
Delcourt, 14,95 €, le 7 septembre 2011.
Images © Marc-Antoine Mathieu / Guy Delcourt productions 2011 – Photo © Olivier Roller
Achetez 3 secondes sur Fnac.com
Achetez 3 secondes sur Amazon.fr
________________________
-
j’ai lu les trois premières pages en librairie, cela me semble bien ennuyeux. Il faut imaginer que l’on suit un regard, de reflet en reflet, avec un zoom énorme. Beaucoup trop long pour être intéressant, ces reflexions et focales m’ont donné mal à la tête. Heureusement, j’ai pu recopier le code qui permet de voir la BD sous forme de DA sur le site de delcourt!!
-
j’ai lu les trois premières pages en librairie, cela me semble bien ennuyeux. Il faut imaginer que l’on suit un regard, de reflet en reflet, avec un zoom énorme. Beaucoup trop long pour être intéressant, ces reflexions et focales m’ont donné mal à la tête. Heureusement, j’ai pu recopier le code qui permet de voir la BD sous forme de DA sur le site de delcourt!!
-
purée, François Pincemi, t’as trop la classe!
-
purée, François Pincemi, t’as trop la classe!
-
Delcourt s’intéresse à la BD numérique, il faut l’encourager, ce petit!!
-
Delcourt s’intéresse à la BD numérique, il faut l’encourager, ce petit!!
-
Très ennuyeux ce bouquin, l’histoire n’a aucun intérêt (encore du foot en plus, comme si on nous saoulait déja pas assez avec ce sport de beaufs à longueur de JT) et le dessin est assez désagréable, surtout ces réductions artificielles intégrées à d’autres dessins dont les épaisseurs de traits se marient très mal ensemble, on a l’impression d’avoir des photocopies à l’ancienne entre les mains. Je comprends la facilité du principe, ça évite à l’auteur de dessiner la moitié de l’album, mais ça frise l’arnaque. Les premiers MAM étaient excellents, le précédent sur Dieu était un ratage total et celui-là est guère mieux ( Son Louvre était assez tiède aussi). Bref MAM devient très décevant, je n’acheterai plus ses albums systématiquement, j’essayerai de les lire avant (surtout que les BD sont de plus en plus chères).
-
Très ennuyeux ce bouquin, l’histoire n’a aucun intérêt (encore du foot en plus, comme si on nous saoulait déja pas assez avec ce sport de beaufs à longueur de JT) et le dessin est assez désagréable, surtout ces réductions artificielles intégrées à d’autres dessins dont les épaisseurs de traits se marient très mal ensemble, on a l’impression d’avoir des photocopies à l’ancienne entre les mains. Je comprends la facilité du principe, ça évite à l’auteur de dessiner la moitié de l’album, mais ça frise l’arnaque. Les premiers MAM étaient excellents, le précédent sur Dieu était un ratage total et celui-là est guère mieux ( Son Louvre était assez tiède aussi). Bref MAM devient très décevant, je n’acheterai plus ses albums systématiquement, j’essayerai de les lire avant (surtout que les BD sont de plus en plus chères).
-
Formidable BD.
Un seul hic.
Quand on fait un zoom avant on va chercher les rayons de lumière de plus en plus loin dans le passé. C’est un peu comme les astronomes que étudient les rayonnements lointains témoignant du big bang.
Ainsi on devrait d’abord voir le miroir du poudrier qui se casse par terre puis à la fin du zoom voir le même poudrier en train de tomber. -
Formidable BD.
Un seul hic.
Quand on fait un zoom avant on va chercher les rayons de lumière de plus en plus loin dans le passé. C’est un peu comme les astronomes que étudient les rayonnements lointains témoignant du big bang.
Ainsi on devrait d’abord voir le miroir du poudrier qui se casse par terre puis à la fin du zoom voir le même poudrier en train de tomber. -
Maravilloso. Me ha encantado. Bravo, bravo, bravo.
-
Maravilloso. Me ha encantado. Bravo, bravo, bravo.
Commentaires