Par Alexandre Tefenkgi et Olivier Merle. Bamboo/Grand Angle, 13,90 €, le 1er février 2012.

C’est une histoire de marge et de départ. Jules, la trentaine hirsute, survit dans une caravane posée au milieu d’un lotissement flambant neuf de pavillons clonés. Idéaliste, il ne veut pas suivre la vie morne et dominée par le capitalisme global qu’on lui impose. Et surtout, habitant près d’un port de commerce duquel on aperçoit parfois les côtes anglaises, il rêve d’ailleurs. Ce rêve de départ, un groupe de clandestins venus d’Afrique pense l’avoir concrétisé, quand il débarque près de chez lui, en panne sur leur chemin pour l’Angleterre. Jules et ceux-là étaient faits pour se rencontrer.

Sur un thème proche du film Welcome, et à la fin d’un quinquennat Sarkozy marqué par un durcissement des conditions d’immigration, ce premier tome d’un diptyque touche par sa sincérité, son engagement et l’efficacité de sa mise en scène. Bâti autour de flash-backs bien insérés et de séquences alternant action, humour et émotion, Les Âmes nomades propose donc une lecture agréable et pas bête, même s’il verse parfois dans le gentillet et le naïf. Reste la ligne claire toute en souplesse et en expressivité d’Alexandre Tefenkgi (Tranquille Courage, déjà écrit par Olivier Merle), qui possède un vrai charme dans le registre grand public.

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