Par Philippe Chapelle, Philippe Chanoinat et Frédéric Marniquet. Desinge et Hugo & Cie, 13,95 €, le 10 juin 2010.

Face au tome 1, on avait été tellement décontenancé par la ringardise absolue et l’humour au parfum de naphtaline de cette série qu’on s’était abstenu de toute critique. Mais depuis, il y a eu Les Démons des Carpathes (une autre effroyable série de Marniquet et Chanoinat) et ce tome 2 des Aventures de Jack Bishop. Il fallait donc qu’on en touche un mot.

On suit donc ici un certain Jack, vieux loup de mer aventurier, la casquette de marin irrémédiablement vissée sur sa tronche à la Robert Mitchum. Toujours prêt à défendre la veuve et l’orphelin entre deux combines, le solide gaillard, accompagné d’une fine bande de faire-valoir, se retrouve embarqué dans une improbable histoire de temple caché dans la jungle asiatique, de statuettes maléfiques et d’archéologues en perdition. Et on vous passe les détails…

Contrairement aux Démons des Carpathes, cette série privilégie l’action et la bagarre aux dialogues autour d’une tasse de thé. En effet, quand il y a du texte, il s’agit uniquement de menaces (des méchants sur les gentils et inversement), d’encouragements (« Pas de panique ! Ce n’est jamais qu’un serpent un peu plus gros que la moyenne. ») et surtout de commentaires de l’action en cours (des fois qu’on suivrait pas bien). Mais l’action, justement, est une sorte de très très pâle copie de Blake et Mortimer : les auteurs ne semblent avoir gardé de la série de Jacobs que l’exotisme et le suranné, laissant de côté l’écriture appliquée, la classe britannique et surtout la belle ligne claire. Car le dessin de Philippe Chapelle résonne parfaitement avec le scénario : hésitant, ridicule, hors d’âge. On aimerait en rire, mais là, on y arrive plus.

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