Marco et Gégé sont deux auteurs de BD fauchés, à tendance alcoolique. Lorsque leur éditeur menace de les mettre à la porte, sous prétexte qu’ils sont has-been, ils décident de se mettre eux aussi au genre du reportage dessiné, le « truc qui marche en ce moment ». Destination, le Laos, pays du million d’éléphants. Là-bas, d’échecs minables en péripéties improbables, ils seront mis sur la piste d’une mystérieuse civilisation disparue. Une course s’engage avec la mafia périgourdine pour y parvenir les premiers.

Les Aventuriers du Mékong est d’abord une parodie. Parodie de reportage dessiné et de la figure héroïque du reporter, parodie d’histoire d’aventure à la Tintin (et ici, Milou est le nom d’un canard alcoolique)… Mais dans le fond, cet album est surtout bâti sur un détournement de réel, puisque les auteurs ont bien effectué un voyage au Laos en 2016, duquel ils se sont inspirés pour construire les personnages de l’album. Autrement dit, les deux lascars Marc Pichelin et Guillaume Guerse (Vermines) ont trouvé la manière de faire du reportage dessiné sans faire de reportage dessiné…

On s’enthousiasme dans les premières pages pour ce one-shot impeccablement dessiné et rafraîchissant, en se disant qu’on va se payer une sacrée tranche. Mais il faut bien avouer que l’ensemble est plus inégal. L’intrigue perd vite de son mordant, tout comme l’humour bête (mais pas méchant), qui a tendance a être un peu lourd par moments, et le rythme, un peu mou.

Cela dit, on peut aussi se détendre et passer outre ces imperfections, et les fans de Fluide ou de Ferraille ne bouderont sûrement pas leur plaisir.