Les Chants du chaos #1



Depuis plus d’une décennie, de hauts murs protègent les Drévossènes des monstres qu’on nomme « errants », des créatures à l’allure d’animaux fantomatiques et décharnés qui sèment la mort sur leur passage. Cette vie en autarcie rassure autant qu’elle sclérose la population, coupée du monde et donc de vent nouveau. Alors, quand un étranger arrive, seul, avec autour de lui une aura de mystère et une présence magnétique, c’est toute une communauté qui paraît chamboulée. D’autant que le nouveau venu semble plaire à tous, et notamment au prince Ivan, dont l’autorité comme la foi pourraient bien vaciller…
Au-delà d’un scénario aux ressorts relativement classiques, mais tout à fait solide et mystérieux, ce premier tome est avant tout une révélation graphique. Pour une première bande dessinée en tant qu’auteur complet, Elk impressionne à bien des égards. Sens de la composition sérieux, trait fin et expressif dans un registre réaliste jamais figé, et mise en couleurs léchée. Surtout, le jeune auteur nimbe son histoire d’une atmosphère vaporeuse bien maîtrisée, qui donne un aspect magique bienvenu à l’ensemble, autant dans les ambiances nocturnes sulfureuses que dans les scènes diurnes porteuses d’ambigüité et de tensions. Dès lors, ses envolées graphiques d’inspiration médiévale sont du plus bel effet, et achèvent d’emporter le lecteur dans ce monde aussi envoûtant qu’inquiétant. En espérant que la suite de la trilogie soit au niveau, notamment dans le développement de l’univers et des personnages.
Publiez un commentaire