Cécile a retrouvé le tableau que Marcel recherchait et que sa grande sœur contemplait avant sa disparition : Les Funérailles de l’amour de Henri Lerambert. Et pour cause, il est depuis des années en restauration chez Charles de Montvalon, l’un des meilleurs restaurateurs du monde. Après une entrevue avec lui, la guide amène Flocon, le petit chat blanc « passe-tableau », devant cette fameuse toile. Il la pénètre et vit comme un rêve éveillé au sein de cette scène représentant les funérailles de Cupidon.

Avec cette seconde partie des Chats du Louvre, Taiyô Matsumoto confirme son statut d’auteur hors norme en signant la seule bande dessinée de la collection qui arrive à donner réellement vie à un tableau du Musée du Louvre. Là où d’aucuns préfèrent faire le tour du propriétaire, rendre hommage aux grands maîtres ou se perdre dans une présentation béate ou abondante d’œuvres du célèbre musée, le mangaka élabore son histoire autour d’un seul et unique tableau pour le transcender de l’intérieur.

Après un premier tome essentiellement ancré dans le réel, ce deuxième prend une tournure onirique puissante. Durant le voyage de Flocon à l’intérieur de la peinture, le dessin de Taiyô Matsumoto évolue et se sublime. Le tableau s’anime dans une douce beauté imprégnée de mélancolique et de poésie. Toujours à la recherche de nouveauté, l’auteur signe une perle tragico-poétique qui invite à l’évasion, à la rêverie, à l’imagination et à la contemplation au travers de cette déambulation féline.

D’ici la fin de l’année les amateurs du travail de Taiyô Matsumoto ne pourront qu’être comblés, car, en plus de l’édition en couleur déjà annoncée de ce diptyque (sous la forme d’un one-shot à paraître en octobre 2018), ils pourront enfin lire des œuvres de jeunesse de l’auteur jusque-là restées inédites en France.
On a déjà sacrément hâte !

© MATSUMOTO Taiyou / Shôgakukan, 2016 / Futuropolis – Musée du Louvre éditions, 2017