Les Classiques de Patrique
Saviez-vous que Mme Bovary était une no life ? Que Rabelais avait un humour franchement scato ? Qu’Orlando n’était pas que la ville de Disneyworld mais aussi un personnage de Virginia Woolf ? Si vous le saviez, c’est bien. Mais même quand on a lu trois fois Crime et châtiment et qu’on connaît l’oeuvre d’Agatha Christie par coeur, les chroniques littéraires concoctées par Delphine Panique sont un délice.
Car, au fil de ces courts chapitres publiés initialement dans la revue Topo, l’autrice de En temps de guerre et Le Vol nocturne impose un ton décalé mais pas gratuitement potache pour décortiquer, à destination du grand public, quelques grandes oeuvres littéraires. Avec un dispositif narratif simple et frontal, et un trait sans fioritures, elle informe, amuse, trouve des comparaisons pertinentes, replace dans le contexte de l’époque de publication, mais surtout pose un regard tout à fait contemporain sur ces livres et leurs auteurs : féminisme, censure et questions de genre sont régulièrement au menu, ce qui fait franchement du bien. Et l’autre trouvaille de Delphine Panique est son alter ego : Patrique, bizarre motte de sable aux rondeurs sympathiques, se fait le parfait intermédiaire entre l’analyse et le récit, délivrant de bonnes vannes en même temps que de vraies infos. L’album se dévore donc avec un appétit sans cesse croissant, et on se dit à la fin qu’on aurait sans doute mieux écouter en français au lycée si on avait eu Patrique comme prof. Merci Patrique, bravo Delphine Panique.
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