Par Jean-Paul Krassinsky.
Dargaud, 13 €, le 16 mai.
Elle était l’une des héroïnes du premier Cœurs boudinés, recueil d’histoires courtes sur des jeunes femmes enveloppées. Quelques années plus tard, on retrouve la blonde Rosemary, comme personnage principal d’un album entier. Installée à Londres, elle partage son quotidien entre un patron suffisant, qui se prend pour Sean Connery, et sa fille Sandy. Désabusée, cette mère célibataire ne croit plus aux contes de fées. « Tu connais la différence entre un homme et une bouillote ? Aucune, les deux finissent par fuir », lance-t-elle à son (unique) amie. Avec tendresse, Jean-Paul Krassinsky esquisse une vie douce amère, rythmée par une aventure sentimentale décevante. Enchanteur dans Le Singe qui aimait les fleurs, son dessin expressif emprunte des couleurs plus nuancées. L’album se lit sans déplaisir, mais ne séduit pas autant que ses prédécesseurs. Comme si, malgré une ambiance soignée, le format long diluait une intrigue pas vraiment palpitante et un peu maigre. Un comble pour un « cœur boudiné ».

Laurence Le Saux

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