Les Damnés de la commune #1
Par hasard, Raphaël Meyssan découvre, que Lavalette, un illustre communard aujourd’hui tombé dans l’oubli, a habité dans son immeuble de Belleville. Commence alors pour lui une quête d’historien et de passionné, pour retrouver les traces de ce voisin et lui redonner corps.
L’auteur crée ici sa première BD, lui qui ne sait pas dessiner : l’ambition et l’originalité sont au rendez-vous. Il compose un premier tome déjà conséquent uniquement de reproductions de gravures de l’époque, qu’il retravaille à l’ordinateur et fait dialoguer entre elles, à la manière d’un roman-photo. Pour rappel, la Commune est cet événement révolutionnaire au début de la troisième République, qui, à Paris, en 1871, a tenté l’expérience d’une démocratie sociale et populaire. Elle s’est terminée lors d’une semaine sanglante, donnant ainsi à une République en quête de légitimité, un visage autoritaire. L’auteur réussit le tour de force d’humaniser cet événement, à travers les dialogues qu’il imagine pour ses personnages réels, tout en restant soucieux d’une certaine exhaustivité et d’une précision historique minutieuse, presque trop parfois. L’expérience graphique a son intérêt, et permet de rassembler en un ouvrage une immense collection de gravures de l’époque, mais arrive-t-elle vraiment à nous emmener dans l’effervescence de ce soubresaut de l’Histoire à travers les pulsations du peuple de Paris ? Pas toujours. Les gravures restent des gravures, impersonnelles et froides, pour la plupart.
Il reste un ouvrage qui fait date par sa curieuse démarche et sa colossale somme de documents, mais dont les limites sont inhérentes aux documents travaillés.
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