Raoul a du flair, et aujourd’hui il est très optimiste. Il le sent, cette journée va être bonne. Son intuition de flic certainement. Après son café matinal, le voilà arrivé au commissariat. Les bonnes nouvelles pleuvent : Portal a tout avoué, Monclar aussi. Seul hic, ils ont tous les deux avoué le même meurtre ! Raoul et ses 3 coéquipiers, Saturne, Mercure et Jupiter sont à deux doigts de décider du coupable à pile ou face entre deux saucisses et une poignée de frites. Mais c’est mal les connaître. Les voilà partis pour une investigation (plus ou moins professionnelle et) approfondie.

Dents apparentes, mèches sur les yeux, tarins proéminents, nos 4 inspecteurs ont de sacrées gueules. Leur physique n’a d’égal que leur nonchalance et leur inaptitude patente à mener une enquête comme il se doit. Mais heureusement pour eux, le puzzle s’assemble sous leurs yeux sans qu’ils aient grand-chose à faire, ou presque.

S’il y a bien un genre ressassé, c’est le polar. Interrogatoire, enquête de voisinage, filature, recherche documentaire, tous les ingrédients du genre sont là, mais détournés. Avec des narratifs biens sentis, son ton détaché et son humour pince-sans-rire, Les Dentus ne joue pas du tout dans le sensationnalisme. Bien au contraire, l’enquête des « meilleurs flics de France » ressemble plus à une parodie d’investigation qu’à la dernière série américaine au goût du jour. En découle une agréable et singulière BD, qui manque toutefois de rythme, de tension et de réel enjeu pour que le principe accroche et fonctionne sur le long terme.