Par Thomas Vieille. Gallimard/Bayou, 16,50 €, le 17 mai 2010.

Il fuit. Ses crimes, son passé, les tueurs qu’il a aux fesses. Sa vie en quelque sorte. Ellis échoue alors dans un camp de chercheurs d’or, plus familier avec la brume et la neige qu’avec les pépites. Le bout du monde, la fin du chemin. Mais, malgré la prophétie du vieil Indien qui lui fait traverser la rivière, selon laquelle il va mourir en ces lieux sales et tristes, Ellis va retrouver une certaine sérénité. Et le sourire aussi, pourquoi pas ?

Entre le western crépusculaire, la tragédie grecque et la comédie humaine grinçante, ce one-shot séduit par son ton décalé et volontiers caustique. Hommage au cinéma muet et aux aventures qu’on lit enfant, ce récit oscille joliment d’un genre à l’autre, tour à tour cocasse et funèbre. Toutefois, le dessin ultra-sobre manque parfois un peu de détails pour prendre réellement vie, d’autant que la mise en scène et les cadrages jouent eux aussi la carte de la simplicité. On est donc qu’à moitié emballé par ce premier livre de Thomas Vieille (co-fondateur du collectif Troglodyte). Mais on reste confiant dans le potentiel de ce jeune auteur car une chose est sûre : il sait raconter une histoire.

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