Les + du blog : « BODY BAGS »
UNE FILLE À LA PATTE
A priori, Body Bags a tout pour donner envie de fuir. Un graphisme élégant mais exacerbé pour accrocher l’œil au maximum – à côté celui de Ramos semble un modèle de retenue -, une héroïne à la taille si fine qu’on se demande comment un pois chiche non mâché pourrait passer de l’étage supérieur à l’inférieur sans bloquer toute circulation, des seins qui, s’il y avait une justice, devraient l’empêcher de marcher autrement que façon tour de Pise. Cette mini terreur tête-à-claques bouge comme un Robin de Batman et parle comme un charretier aviné. Son papa est un chasseur de primes, tueur sur les bords, montagne de viande qui cache, pendant le boulot, sa gueule simiesque derrière un masque « smile » jaune du plus mignon effet. Panda, c’est la fille, vient demander à Mack, c’est le papa, de lui enseigner les rudiments du métier. Évidemment Mack the smile va dire non. Panda ne va pas apprécier….
On sent bien que Jason Pearson (The Ride), dont Body Bags est le premier travail en solo effectué pour Dark Horse il y a dix ans, s’est amusé à faire du comic en glissant dedans – à part le sexe -, tout ce que les auteurs des grands majors se voient interdits. Mais son astuce, en plus de dialogues nerveux, d’un dessin et d’un découpage éblouissants, est de prendre son héroïne à contre-pied. Prête à tout, clownesque au début, Panda montre son vrai visage face à la réalité d’un meurtre. Les rapports papa-fifille évoluent alors de bien jolie façon. Et le dernier sourire de Panda, apaisée, mêle enfance retrouvée et promesse de castagne annoncée. Body Bags #2 est en cours de parution aux États-Unis.
BODYB BAGS # 1 : Bonne fête papa, par Jason Pearson. Collection Contrebande, Delcourt, 12,90 euros.
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