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Les + du blog : « DAN COOPER »

30 septembre 2006 |

VOLS A LA TIRE
Les héros ne meurent jamais. Ou presque. Dan Cooper, le valeureux pilote canadien né dans Le Journal de Tintin le 17 novembre 1954, redécolle pour les soixante ans du Lombard. Dans la collection Millésimes, voici réédité en un volume Le Triangle bleu, et Le Maître du soleil (1), les deux premiers épisodes. L’influence de Jacobs est partout. Dans le dessin ligne claire, dans la composition des cases, et même dans les récitatifs, totalement redondants avec les images. Curieusement le dessin de Weinberg ira s’épurant au fil des décennies et ses dernières œuvres auront une aisance, une légèreté absente de ses premiers albums, lorsqu’il subissait « le joug » de la ligne claire.
Dans la postface de ce recueil, toilé de rouge comme dans le temps, Jacques Pessis rappelle que Dan Cooper connut, comme d’autres séries vedettes de l’époque, une adaptation en feuilleton radio. Et de qui la mise en ondes ? De Jean Maurel évidemment, dont la formidable adaptation de La Marque jaune recevra le grand prix de l’Académie Charles Cros. Son Triangle bleu, dans lequel il se réserva le rôle du radio reporter, obtint lui le Grand Prix du disque 1957. Jacques Pessis raconte cet enregistrement. On est loin des logiciels-miracle de 2006 … Extraits.

« Les interprètes sont tous des comédiens professionnels, connus, voire reconnus. Afin d’être le plus près possible de la réalité de la fiction d’Albert Weinberg, le rôle de Dan Cooper a été confié à Jacques Amyran, qui lui ressemble de façon étonnante. Jean Negroni incarne l’inquiétant Sanders, Jean Lagache est Duroc, et la distribution se trouve complétée par Pierre Marteville -qui a prêté sa voix à d’innombrables dramatiques radiophoniques, Claude Vincent et Jean Berger.
« Les prises de son se déroulent dans un studio aménagé au cœur du théâtre du Ranelagh, à Paris, habituellement réservé à des émissions de radio. La méthode d’enregistrement, qui semblerait bien artisanale à l’époque des ordinateurs et d’Internet, est alors considérée comme extrêmement pointue. Dans une pièce insonorisée, le réalisateur, Jean Maurel, aidé d’un ingénieur du son et d’un opérateur, travaille entouré de quatre magnétophones enregistrant les dialogues, et de quatre électrophones diffusant les éléments sonores indispensables pour rendre l’ensemble aussi vivant, crédible et passionnant qu’une superproduction cinématographique hollywoodienne. En fonction de la situation, le technicien choisit un disque dans une pile, repère une plage et envoie, au moment opportun, un aboiement de chien, le bruit du vent, ou une rafale de mitrailleuse.
« En prime, Jean Maurel dispose, en guise d’accessoire, d’un petit pistolet d’alarme, bien utile quand les bons et les méchants échangent des coups de feu. Enfin, à quelques mètres de là, un appareil dernier cri, baptisé « mélangeur », permet de fondre ensemble tous ces sons en donnant à chacun d’eux l’intensité voulue, puis de les réunir sur une seule bande magnétique.
« De temps à autre, le comédien qui incarne Dan Cooper se retrouve à l’intérieur au centre d’un paravent presque entièrement replié. Cet isolement lui donne une voix étouffée qui permet de faire croire à l’auditeur que les scènes se déroulant à l’intérieur du cockpit de son avion ont réellement été enregistrées dans le poste de pilotage. Une partie des prises de son des aventures de Dan Cooper est ainsi effectuée au fort d’Ivry, dont les voûtes épaisses constituent la meilleure des caisses de résonance.
«
Le Triangle bleu est un succès auprès des jeunes. Dans la foulée, les interprètes se retrouvent pour enregistrer deux autres épisodes, parus dans le journal Tintin, puis édités en album. Dans Le Maître du Soleil, qui se déroule à Tokyo, Albert Weinberg s’intéresse au problème des stations orbitales dont von Braun s’est déjà largement préoccupé. En revanche, pour Le Mur du silence, troisième aventure de Dan Cooper, le dessinateur se lance dans la science-fiction en imaginant l’existence d’un produit spécial dont on enduirait les avions, fusées et missiles afin qu’ils puissent se déplacer dans l’espace sans faire le moindre bruit…
« J’aime extrapoler à partir d’un détail technique, avoue Weinberg. Je ne suis pas le premier à agir ainsi. Dans ce domaine, Jules Verne demeure notre maître à tous.
« En disciple parfait, Dan Cooper l’a souvent dépassé pour aller beaucoup plus loin encore que de la Terre à la Lune… »

Jean Maurel a raconté cette période de pionniers dans BoDoï 47 (novembre 2000). Un grand nombre de ces pièces radiophoniques tirées de BD célèbres, Blake et MorTimer, Bob Morane, Astérix, etc. ont été rééditées par un amoureux de BD et de musique, Jacky Chalard. Le compartiment CD-BD de son site est aujourd’hui fermé pour cause de restructuration, mais on trouve ces CD-BD dans les foires aux disques et sur certains sites comme livraphone ou lirentousens (entre 22 et 24 euros l’album composé d’un seul CD, tels La Marque jaune ou Le Triangle bleu). La collection devrait être relancée pour la fin de l’année.
Jean Maurel, aujourd’hui décédé, avait confié son rêve à BoDoï : adapter en feuilleton radiophonique L’Affaire Francis Blake, premier Blake et Mortimer écrit par Jean Van Hamme et dessiné par Ted Benoit (1996). Jean Maurel en avait réalisé le découpage, sans ordinateur, tout à la main. En voici, c’est un scoop bodoi.info, les premiers feuillets :

Né en 1922, Albert Weinberg continue à écrire et dessiner des histoires courtes de Dan Cooper. Un premier recueil est paru chez Hibou, suivi de deux autres (2) composés de courtes tirées du journal Super-As (1979-1990), version française de l’hebdo allemand Zack. Deux autres suivront avant un recueil d’inédits qui, bout à bout, composeront une histoire complète de 36 à 40 planches.
Parallèlement, Hibou publie en alternance, la collection Missions, composée de courtes aventures de Dan Cooper parues, elles, dans Tintin sélection (1968-1977). Cinq albums sont prévus. Ça balance encore bien (des ailes) pour le pilote canadien !

1) Le Triangle bleu, contenant Le Triangle bleu et Le maître du soleil. Collection Millésimes Lombard. La postface de Jacques Pessis est illustrée de six couvertures pleines pages de Tintin (28 euros).
2) Dan Cooper HS 3, Les intrus, 12,90 euros, version luxe 55 euros, septembre 2006 (dos toilé, ex-libris, n°/s, 125 ex., bedephage@belgacom.net, 00 32 475 34 18 86)

Olrik, de Jacobs? Non, Sanders, de Weinberg.

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