Les + du blog : DERIB 1/3
Il a le crâne rasé de près, mais ses copains, les Indiens, lui ont laissé son scalp dans le cou. Derib, né Claude de Ribaupierre, est l’homme qui restera dans l’histoire de la BD pour avoir toujours préféré les peaux-rouges aux cow-boys. Ce qui ne fut pas le cas, désolé Messieurs, pour Charlier et Giraud. Alors que Derib vient de tuer Buddy Longway et sa compagne Chinook (BoDoï 96), sort Derib, un créateur et son univers*, écrit par George Pernin. Un livre qui donne une version lisse et sympathique de la vie de cet auteur, une version où pas un cheveu ne dépasse (enfin sur le crâne, parce que derrière… mais on l’a déjà dit). Le lecteur ne sera donc pas désarçonné par des révélations qui décoiffent (on ne s’en lasse pas), mais découvrira quelques côtés bien sympathiques du bonhomme. Extraits.
Le Lombard, 144 pages, 22,50 euros.
Illustration extraite de Derib, un créateur et son univers par Georges Pernin © Dargaud.
Dessiner un cheval ? Une histoire d’os
Georges Pernin : À huit ans, Claude avait dessiné un cavalier sur un cheval et il trouvait son dessin très beau. Il était fier de lui et de son œuvre. Il le montra donc à son père. Et ce fut la douche glaciale ! François trouva le dessin très mauvais. En règle générale d’ailleurs, le père n’était pas particulièrement enclin aux compliments ! François donna alors un conseil important : « Si tu veux dessiner correctement un cheval, il te faut d’abord apprendre à dessiner tous les os ». Muni d’un livre scientifique, Claude se mit au travail avec acharnement. Le bambin qu’il était alors passa deux heures par jour, pendant neuf mois, à dessiner, encore et toujours, des membres avec la place exacte des os selon les mouvements effectués par ces membres. Dans la foulée, et c’est bien le cas de le dire, il passa ensuite à l’étude des muscles. Tous ces dessins de musculation ont aujourd’hui disparu… Mais l’actuel dessin de Derib est bien une des conséquences de ce travail acharné d’un enfant qui rêvait de cow-boys et qui s’astreignait à n’en dessiner que le plus noble compagnon, et encore, par petits morceaux !
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Claude est déjà passionné de chevaux. S’il n’était pas devenu créateur de bandes dessinées, il serait peut-être responsable d’un centre équestre ou entraîneur d’une équipe d’équitation… à moins que ce ne soit professeur de ski, un autre de ses sports favoris…
Un propriétaire de chevaux voyant le jeune homme dessiner des croquis sur le vif, ne lui proposa-t-il pas de pouvoir monter gratuitement en échange de la décoration de son manège ?
Entre seize et dix-huit ans, il dessinera une vingtaine de portraits de chevaux. Il n’en possède plus aucun car ils étaient destinés à la vente. La vie n’est pas facile pour l’artiste naissant et il avait besoin d’argent. Depuis, des chevaux, il en a dessiné des centaines, peut-être des milliers, et ce n’est pas terminé !
© Le Lombard 2006
Derib, un créateur et son univers* par George Pernin Le Lombard, 144 pages, 22,50 euros.
Visuel extrait de Derib, un créateur et son univers par Georges Pernin © Dargaud.
Et voir les autres dossiers : 2/3, 3/3
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