Les + du blog : DUFAUX, LE REVEUR DE MONDES 1/4
Jean Dufaux, dans les cinq pages que lui consacre BoDoï 97, fait le point sur ses nouvelles sorties, Jessica Blandy, Murena, Double Masque, Vénus H., et lève le voile sur son album en cours avec Serpieri, l’auteur de Druuna. Il lui restait à évoquer La Complainte des landes perdues, Koda, Djinn, Mengo, Rapaces et à dire quelques petites choses qui lui tiennent à cœur sur l’affaire Dupuis, la lecture, les intégrales, sa carrière. C’est parti pour quatre papiers bourrés d’infos !
Chez Jean Dufaux, les scènes d’amour… (ici Vénus H, dessin Renaud) © Dargaud.
Le prochain album de La Complainte des landes perdues est programmé pour 2008. C’est loin ? Peut-être, mais les histoires du second cycle, dessinées par Delaby sont des one-shot. Donc on peut les attendre un peu plus longtemps. Je reste toujours à l’écoute du dessinateur. La palette de Delaby a un côté sauvage que j’exploite dans Moriganes. Mais je sens que Philippe serait comme chez lui dans une ambiance londonienne victorienne, à l’époque du docteur Jekyll et Mister Hyde. J’espère avoir un jour la possibilité de lui écrire une belle histoire dans ce style.
Dimitri Kennes et Claude Gendrot * auraient dû comprendre que Dupuis n’était plus une maison indépendante. Donc que les décisions n’étaient plus uniquement de leur ressort. Dans cette affaire, les deux adversaires ont leur part de raison et leur part de tort. Au départ, il y a une évidence. Quand vous avez vendu votre maison, il ne faut pas pleurer ensuite parce que vous n’y habitez plus ! Je ne connais pas tous les tenants, les aboutissants de la vente de Dupuis à Média Participations, mais il y a une certaine aberration, pire une naïveté, à proposer à quelqu’un qui vient d’acheter une maison de la lui racheter le même prix. Et de s’indigner de leur refus ! C’est pourtant ce qu’ont fait Kennes et Gendrot.
Média participations a-t-il commis des erreurs ? Oui, évidemment ! On fait une gaffe ? On la corrige. Il y a deux raisonnements contradictoires ? On en discute. Quand Midam, très généreusement et très justement, dit qu’il ne faut pas toucher au journal Spirou, même s’il perd de l’argent parce que c’est un laboratoire qui aide pleins de jeunes, il a raison ! Tous les auteurs l’approuvent. Mais l’éditeur a aussi le droit d’estimer qu’il y a un point à ne pas dépasser. Donc, la solution raisonnable est de se mettre autour d’une table, de discuter, d’imaginer une autre formule. C’est plus productif que la grève ou les barricades. Nous ne sommes plus en 1848 ! Il y a risque de centralisation ? Parlons-en ! Les gens de Média ne sont pas idiots, ils savent faire un pas en arrière. Après avoir licencié Gendrot, Claude de Saint-Vincent a réalisé qu’il avait fait fausse route et lui a proposé de revenir. Il faut dis-cu-ter.
Une anecdote. Plusieurs personnes ont entendu Claude Gendrot expliquer qu’après le rachat de Dupuis par Média Participations il pouvait enfin travailler comme il le voulait ! La conjonction Kennes- Média fonctionnait très bien, et devait perdurer. Elle a dérapé. Les motivations n’étaient plus les mêmes. Les buts n’étaient plus les mêmes.
Pour le moment, les choix de Média sont plutôt bons. Je n’ai jamais eu une aussi bonne équipe pour mettre en valeur mon travail, à Bruxelles comme à Paris. Je sors Les Rochester chez Dupuis. Le marketing parisien de Média a fait un excellent travail. Pourquoi irais-je monter sur une barricade à propos de à la liberté des auteurs… J’ai toujours pu faire ce que je désirais. Dupuis m’a demandé une seule fois de retirer un page de Jessica Blandy jugée trop érotique. Page qu’on a d’ailleurs gardée. La bande dessinée est un espace de liberté fantastique qu’on ne retrouve ni au cinéma ni au théâtre. On n’insistera jamais assez sur ce point.
* Voir BoDoï 96
…se suivent et ne se ressemblent pas (ici La Complainte des Landes perdues, dessin Delaby) © Dargaud
… ne risque plus de voir le jour car je m’en suis inspiré pour écrire Vénus H. Cela dit, je ne tiens pas à trop montrer les choses. Voir des corps nus, d’accord, montrer l’acte sexuel, pas d’accord. À chacun de glisser son propre imaginaire, d’installer son propre érotisme. L’art n’est pas de montrer mais de suggérer. Maintenant, comme je l’ai souvent dit, je préfère un bon porno à un film soft gentil !
SUITE : « Koda allume les codes »
Lire les autres dossiers : 2/4, 3/4, 4/4
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spirou-
comment on lit la suite ???
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cool!!!!
et je suppose que la partie 3/4 sera en ligne samedi 15 ???
Commentaires