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BoDoï, explorateur de bandes dessinées – Infos BD, comics, mangas | December 22, 2024















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Les + du blog : DUFAUX, LE REVEUR DE MONDES 3/4

17 juin 2006 |

Première : le prochain Djinn ne montrera pas en Une une dame peu habillée. En compensation, la couverture sera double © Dargaud.
« DJINN : PAS DE COUVE DESHABILLEE CETTE FOIS »

Le deuxième cycle de Djinn se déroule en Afrique. Toujours ma peur du confort, de la sclérose. Si Africa se déroule au siècle dernier, l’album prochain, qui sortira en octobre, se passe à notre époque. Vive l’alternance vous dis-je ! … Le colonialisme m’a toujours interpellé, que ce soit en Algérie, en Afrique. J’ai toujours voulu en parler. Je le fais en prenant, me semble-t-il quelques risques, mais j’estime que ça fonctionne bien. Vanité d’auteur. Dans le deuxième volume, je me permets d’évoquer ce qui se passera dans le troisième cycle qui, chronologiquement, se déroule avant le cycle africain. Ce genre de pirouette me rend heureux.
Djinn me permet de faire travailler Ana Mirallès, une artiste au dessin absolument fabuleux, qui s’éloignait de la bande dessinée. C’est le cas de beaucoup d’auteurs de talent à qui il manque peut-être une rencontre. Travailler c’est évoluer. Les couvertures des cinq premiers Djinn montrent de belles femmes dénudées. Ce ne sera pas le cas pour le sixième. Il faut éviter la routine, il faut bouger les choses même si ça peut ralentir certains engouements. Ana a cherché, imaginé une couverture recto verso absolument intéressante. Travailler avec des gens qui, après des années de collaboration, vous apportent d’autres émotions, d’autres pistes est un vrai bonheur. Du coup, vous ne vous endormez pas, vous ne pouvez pas vous endormir !

Dog Mengo (dessin Bosschaert) : crayonné faisant partie d’un supplément de 8 pages incluses dans le premier tirage © Casterman.
« LE DEBAT DESSINATEUR-SCENARISTE ? DU RADOTAGE ! »

Un auteur complet ? C’est quelqu’un qui a un style, que ce style passe par le dessin ou l’écriture. Il y a des dessinateurs scénaristes qui ne sont pas des auteurs. Ils sont complets, mais ce ne sont pas des auteurs. En revanche, MM. Rosinski et Delaby, qui ne sont que dessinateurs, sont des auteurs complets. M. Yann qui ne dessine pas est un auteur complet.
Alors un scénariste grand prix d’Angoulême ? La question est dépassée, obsolète depuis longtemps ! BoDoï a fait l’an dernier un dossier sur le sujet. J’ai du mal à comprendre cela. C’est généreux mais franchement, c’est encore du radotage ! A la limite, ce débat est indigne du niveau atteint par la bande dessinée.

« UN DERNIER MENGO ET PUIS M’EN VAIS »

Le second Mengo fera 64 pages et clôturera mon cycle Jaguar et mon travail chez Casterman. Je remercierai à l’occasion Frank Herbert, l’auteur de la saga Dune dont on retrouve de nombreuses effluves dans Mengo. Je remercie beaucoup dans ma vie et ce n’est pas fini ! Herbert était génial, comme est génial le fantastique Dan Simmons, auteur d’Hyperion. L’imaginaire de ces auteurs m’emballe et me permet de garder mon âme d’enfant. J’espère bien crever avec !

« WATERLOO, CONNAIS PLUS »

J’ai écrit un Balzac, dessiné par Joël Savay, dans la collection Grands Écrivains chez Glénat. Des lecteurs m’ont demandé quand j’écrirai la suite des aventures de Balzac… Nous suivons le modèle anglo-saxon. Pourquoi y a-t-il tant de remake de films américains ? Parce qu’après quinze ans, plus personne ne se souvient plus de rien. Donc on peut faire et refaire des remakes régulièrement ! La guerre de Sécession est oubliée par les jeunes Américains moyens. J’habite tout près de la plaine de Waterloo. Dans la classe de ma fille de douze ans, personne ne sait qui s’est battu à Waterloo, qui a perdu à Waterloo.
J’entends encore Yann se plaindre :
– J’ai un problème avec Pin-up.
– Ah bon ! Lequel ?
– Les références culturelles !
Le problème est aussi un problème de langage. On enrichit notre langue avec de nouveaux mots. Bravo. Génial. Mais à condition qu’on garde les anciens. Sinon on n’enrichit rien du tout. On évacue notre passé !

« TROUBLE PARADIS »

Je n’imagine pas un univers dans lequel le mot trouble n’existerait pas. Ni le mot gris. Un monde en noir et blanc serait d’un ennui mortel. Toutes les certitudes sont mortellement ennuyeuses. J’en ai le minimum. Dans l’être humain, il y a la part du diable et la part du bon dieu disait John Irving. Je ne crois ni à l’enfer, ni au purgatoire. Je crois au paradis pour tout le monde !

SUITE : « Rapaces reprendra son vol »

Lire les autres dossiers : 1/4, 2/4, 4/4

Commentaires

  1. Treize

    c’est très interressant ce qu’il a a raconter monsieur Dufaux.
    J’aime beaucoup son message sur les auteurs « complets » ; c’est un bel hommage qu’il fait aux personnes citées!

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