Les + du Blog : LES DIALOGUES IMAGINAIRES DE CAPTAIN FUERI
-Encore plongé dans les épreuves d’albums à paraître ? dit l’amateur de mangas à l’amateur de franco-belge.
-Faut bien que ça serve d’avoir un oncle dans la presse BD, répond l’amateur de franco-belge.
-Que lis-tu ?
-Le prochain Wayne Shelton.
-Tu n’as pas l’air content. Pourtant, Thierry Cailleteau qui a repris le scénario des mains de Van Hamme est un bon, non ?
-Oui, et un malin, il applique stricto sensu les recettes du genre. Contrat rempli, c’est sûr. Il y a un héros quinquagénaire, une dictature africaine bien épouvantable, de l’action aérienne, des coups de poing et même une intrigue sentimentale maligne.
-Alors pourquoi cette tête d’enterrement ?
-Parce que j’ai l’impression d’avoir lu ça cent fois. On dirait du Greg remis au goût du jour. Pas de quoi grimper aux rideaux.
-Passons. C’est quoi l’autre jeu d’épreuves ?
-Le dernier Mandrill. –
kekcékça ?
-Mandrill est un avocat au grand cœur dans les années cinquante. Condamné à la prison pour avoir aidé un client à s’évader, il accepte une mission des services secrets et prend la place d’un savant envoyé en URSS à la veille de la mort de Staline. Le dessin de Baruti rend très bien cette époque, cet album est le dernier de la série. Dommage.
-C’est pour cela que tu fais la gueule ?
-Non, parce que je suis un poil déçu. Frank Giroud, le scénariste, a un sacré métier. Louis la guigne, Le Décalogue, Quintett, Secrets, c’est lui. Une sacrée carte de visite ! J’imaginais que, sur le dernier Mandrill, il allait se donner à fond, imaginer justement ce que tu n’oses pas faire lorsque tu dois préserver ton héros pour des aventures futures ! Et bien pas du tout. Mandrill rentre à Paris, refuse de se lier à une femme, repousse les avances des services secrets français qui veulent le recruter et disparaît sous la pluie.
-Pourquoi pas ?
-C’est agir en boutiquier ! Surtout ne pas prendre de risques, laissez son personnage disponible, on ne sait jamais, peut-être pourra-t-il resservir, donc ne l’abîmons pas ! Ce n’est plus du scénario, c’est de la cuisine ! Giroud pouvait casser la baraque et il agit comme Sterne avec Adler !
-C’est qui ceux-là ? demande le lecteur de mangas.
-Sterne est le repreneur de Blake et Mortimer. Il vient de mourir. Avant d’attaquer ses planches à la Jacobs, il a bouclé sa propre série racontant les aventures d’Adler, un pilote aventurier. La dernière image du tome 10 montre son avion disparaissant dans le brouillard d’où Sterne aurait pu le faire ressortir le cas échéant. Comme Giroud pourra un jour faire revenir Mandrill, disparu sous la pluie. Ça m’agace.
-Ça, j’avais compris. Mais les scénaristes sont libres d’imaginer les fins qu’ils veulent !
-Tu as raison. Et toi que lis-tu ?
-Les épreuves de Sanctuaire que m’a passées ton tonton, répond le lecteur de manga.
-Les épreuves ? Le dernier des trois est paru en 2004. Tonton s’est moqué de toi !
-Non, pas l’histoire de Bec et Dorison, mais son adaptation manga !
-Tu rigoles ?
-Pas du tout, l’histoire paraît dans le magazine Shogun où des franco-belges dessinent façon manga. Et ça change tout.
-Tout quoi ?
-J’ai bien aimé le Sanctuaire de Dorison et Bec. Mais pardon, il fallait s’accrocher pour suivre. Pas question de papoter au téléphone en même temps ! La version manga est complètement différente.
-Ce n’est plus la même histoire ?
-Si, mais les auteurs, n’étant pas tenus par un nombre de pages à respecter, ont rajouté des tas de choses. Ils ont ainsi imaginé une précédente mission du sous-marin nucléaire Nebraska avant celle où l’équipage va devoir affronter un démon. Cela permet de mieux comprendre l’attitude du capitaine Hamish. Ils ont fait embarquer à bord du submersible deux journalistes lesbiennes à la langue bien pendue, développé les personnages secondaires. Tout ce monde vit, s’engueule, se jalouse, patauge dans ses phobies. Du coup, il me semble qu’on pénètre mieux dans l’histoire. Ou plutôt on a l’impression que les auteurs t’aident davantage à suivre le fil de ce récit fantastique qui prend aux tripes. On sent une vraie jubilation dans le travail des auteurs.
-Et côté dessin ?
-Ils jouent la carte réaliste style Otomo dans Akira. Ça fonctionne parfaitement.
-La fin est la même ? C’est vrai que je l’avais trouvée un peu sibylline.
-Tu m’en demandes trop. Le premier album de 118 pages s’arrête à la moitié du premier tome de la trilogie de Bec et Dorison. Pourquoi rigoles-tu ?
-T’as pas l’adresse du scénariste de ce Sanctuaire ? Je lui enverrais bien la complète de Wayne Shelton et Mandrill…
Captain Fuéri
Wayne Shelton #6 : L’otage, par Christian Denayer et Thierry Cailletaux, Dargaud, 9,80 euros, février. Mandrill #7 : La nasse par Barly Baruti et Frank Giroud, Glénat, 9,40 E, 6 février. Shogun, mensuel, 308 pages, 3,90 euros. Sanctuaire #1 à 3 par Christophe Bec et Xavier Dorison, Humanos, 12,90 euros. Sanctuaire reminded #1 : God bless you America, par Riccardo Crosa et Stéphane Betbeder (scénariste de Bunker pour Bec chez Dupuis) et, 118 pages, Humanos, 9,90 euros, le 31 janvier.
PS : Sur bodoi.info, l’amateur de franco-belge et celui de mangas ont déjà parlé de Christophe Bec à l’occasion de la sortie du Temps des loups #1 aux Humanos. L’amateur de franco-belge regrettait qu’on y voie si peu de loups… Il aurait intérêt à se procurer Sanctuaire Processus, un joli livre carré paru début 2003 chez Imbroglio et bourré de croquis de Bec. En deux dessins, pages 33 et 34, on découvre davantage de canis lupus que dans tout Le Temps des loups ! (25 euros).
Images noir & blanc © Les Humanoïdes Associés.
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Vas-y envoie ! Je peux te donner l’adresse du scénariste de Sanctuaire Reminded, vu que c’est bibi le scénariste de SR, je lirai bien la complète des Wayne Shelton et de MAndrill…
Quoi? c’était une vanne ? Merde alors…
Stéphane B -
Vas-y envoie ! Je peux te donner l’adresse du scénariste de Sanctuaire Reminded, vu que c’est bibi le scénariste de SR, je lirai bien la complète des Wayne Shelton et de MAndrill…
Quoi? c’était une vanne ? Merde alors…
Stéphane B
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